Selon une étude française, 40% des cancers sont directement liés à notre mode de vie et à notre environnement. Ce qui inclut le tabagisme, la consommation d’alcool, une alimentation déséquilibrée, le surpoids ou encore le manque d’activité physique. Or, après un cancer, la majorité des personnes qui ont été malades bougent moins. 50 à 75% d’entre elles sont même considérées comme inactives, car elles n’atteignent pas les recommandations de l’OMS.
Pourtant, les études scientifiques sont formelles : l’activité physique joue un rôle majeur dans la prévention de certaines tumeurs et même sur l’évolution de la maladie. Elles prouvent aussi que pendant et après des traitements contre le cancer, bouger réduit la fatigue et améliore la qualité de vie. Toutefois, malgré une connaissance accrue sur les bienfaits de l’activité physique, peu de patients bénéficient d’une prise en charge de leur activité physique pendant ou après la maladie.
Pratiquer régulièrement une activité physique améliore l’efficacité des traitements contre le cancer et peut réduire leurs effets secondaires.
Une grande majorité des personnes atteintes d’un cancer changent, physiquement et sur le plan de leur comportement. Ces changements sont dus à une diminution de l’activité physique qui résulte :
des conséquences des traitements :
Fatigue et asthénie
Douleurs
Faiblesse corporelle
des facteurs psychologiques :
Dépression et anxiété
Altération de l’estime de soi et de son image corporelle
Perte de confiance en soi et en ses capacités
des facteurs sociaux :
Isolement social
Ce manque d’activité physique peut entrainer une spirale négative. Elle augmente en effet encore plus la fatigue et certains effets secondaires des traitements, et diminue la qualité de vie. Et la force physique et mentale manque encore plus pour bouger…
Maintenir une activité physique suffisante après le(s) traitement(s) réduit le risque de rechute mais aussi l’apparition d’un nouveau cancer, différent du premier. Elle améliore la condition physique et la qualité de vie, et diminue la fatigue et les douleurs. Enfin, elle favorise un retour vers son mode de vie d’avant la maladie et surtout, l’activité physique peut contribuer à prolonger la survie.
Pratiquer une activité physique adaptée et régulière à long terme pendant et après le cancer a de nombreuses autres vertus. Elle peut avoir un effet positif sur :
la composition corporelle ;
la santé osseuse ;
la condition physique ;
le métabolisme ;
la régulation hormonale ;
la cachexie ;
l’immunité ;
les processus inflammatoires ;
la neuropathie périphérique ;
le lymphœdème ;
la douleur ;
la fatigue ;
les troubles du sommeil ;
la dépression ;
l’anxiété ;
divers aspects de la qualité de vie et de la confiance en soi.
Aucune étude n’a montré d’impact négatif d’une activité physique adaptée chez une personne atteinte d’un cancer.
Pour être adaptée aux capacités de chacun, l’activité doit être correctement encadrée. Idéalement, les exercices seront réalisés en groupe. Il est donc primordial de bénéficier de l’encadrement de professionnels de la santé et du mouvement.
Pour chaque personne, le médecin prend en considération :
ses antécédents médicaux et traitements reçus ou en cours,
ses comorbidités,
ses contre-indications à l’activité physique, en fonction de son type de cancer et de effets secondaires de ses traitements, comme :
la fièvre,
une fatigue extrême,
une anémie importante,
un risque d’infection,
une immunité trop faible…
Ces contre-indications peuvent être temporaires et doivent être réévaluées régulièrement. Mais elles n’interdisent pas les soins de kinésithérapie pour continuer à mobiliser les articulations et entretenir la masse musculaire.
Grâce à ses connaissances des cancers et des traitements, le médecin peut correctement évaluer les risques encourus par chaque personne. L’idéal est donc de toujours se référer à son oncologue ou au service d’onco-revalidation de son hôpital de référence, s’il existe.
La motivation reste un moteur essentiel pour poursuivre toute activité physique. Et pour être motivé, il faut trouver du plaisir à réaliser son sport ou sa discipline. Chacun doit donc trouver l’activité qui lui apporte de la satisfaction, de l’amusement ou du bien-être. La pratique en groupe ou avec des amis peut aussi augmenter ce plaisir et la motivation.