Alimentation

Alimentation

Il existe un consensus scientifique bien établi selon lequel une alimentation saine et équilibrée contribue à la prévention de certains cancers. Par conséquent, l’alimentation est un élément majeur de la prévention contre le cancer. Malheureusement, lorsque vous êtes atteint d’un cancer, vous portez souvent trop peu d’attention à votre alimentation pendant et après le traitement. La raison invoquée est qu’elle ne fait pas partie intégrante du traitement et ne contribue donc pas directement à votre guérison.

Cependant, même si l’alimentation n’a pas d’influence directe sur vos chances de survie, elle peut soutenir votre traitement. Il est vrai qu’il est souvent difficile de manger « simplement sainement » et de « profiter de la nourriture » lorsque l’on suit un traitement contre le cancer. En effet, tant la maladie en elle-même que certains effets secondaires des traitements, peuvent perturber lourdement le fait de s’alimenter. Pour les personnes exposées au risque de dénutrition, la Fondation contre le Cancer propose cette brochure contenant 32 recettes riches en protéines et en calories pendant la maladie et au rétablissement. Nous espérons que ces recettes pourront vous inspirer, en vous permettant d’allier bénéfices pour votre santé et plaisir de manger.

Avec le soutien de Nutricia et Fresenius

Compléments alimentaires

Découvrez ici les compléments les plus fréquemment utilisés ainsi que les précautionsavantages et inconvénients liés à leur usage.

Quel est le rôle de l'alimentation dans le traitement du cancer ?

Ne vous laissez pas abuser : il n’existe pas de régime miracle qui permette de prévenir complètement le cancer et, encore moins, de le guérir. L’alimentation ne permet pas d’éviter les effets secondaires des traitements. Vous ne pouvez pas, non plus, éviter une récidive ou augmenter vos chances de survie grâce à votre alimentation.

Cependant, vous pouvez soutenir votre traitement de manière optimale en adoptant les bonnes habitudes alimentaires et en consommant de bons aliments. Il est particulièrement important de veiller à ingérer suffisamment d’énergie et de protéines afin d’éviter la dénutrition. Un diététicien spécialisé en oncologie peut vous aider à élaborer un plan nutritionnel adapté à vos besoins.

Laissez-vous convaincre par les avantages que voici apportés par une alimentation appropriée et de bonnes habitudes alimentaires :

    • Une tumeur répond mieux au traitement
    • La « morbidité » (la susceptibilité aux maladies) et la « mortalité » (le nombre de décès) liées à la chirurgie, à la chimiothérapie et à la radiothérapie diminuent
    • Les effets secondaires de la chimiothérapie et de la radiothérapie, par exemple, sont moins graves et de plus courte durée
    • Le traitement contre le cancer est moins toxique, ce qui est particulièrement important chez les enfants et les jeunes
    • Les effets à long terme, tels qu’un risque accru de maladies cardiovasculaires, deviennent moins graves
    • Votre « immunité » (résistance) s’améliore, réduisant ainsi le risque d’infections
    • Votre qualité de vie s’améliore, ce qui augmente votre confort quotidien
    • Vous avez besoin de moins de consultations médicales et passez moins de temps à l’hôpital, ce qui réduit vos frais médicaux

Quelles sont les causes de "dénutrition" dans le cas du cancer ?

Vous pouvez remarquer que votre appétit a diminué même avant que le diagnostic de cancer soit posé et, pendant le traitement, il peut être difficile de manger. Vous risquez alors de souffrir de « dénutrition« , c’est-à-dire d’un manque de nutriments. Une perte de poids involontaire importante en est un des symptômes majeurs, mais ce n’est pas le seul signe. Même avec un poids normal ou une surcharge pondérale, vous pouvez souffrir de dénutrition. 

La dénutrition vous affaiblit, alors que vous avez justement besoin de toute votre énergie et de toute votre force pour lutter contre le cancer. Si vous connaissez la cause précise de votre perte d’appétit, il est plus facile d’adapter vos habitudes alimentaires pour éviter la dénutrition. Un apport suffisant en énergie et en protéines est particulièrement important. Un diététicien spécialisé en oncologie peut vous aider à élaborer un plan nutritionnel adapté à vos besoins.

La maladie elle-même peut entraîner une perte d’appétit :

    • en fonction de l’emplacement de la tumeur. Par exemple, une tumeur de l’œsophage peut entraver le passage des aliments.
    • en raison d’un métabolisme perturbé comme en cas de cancer du pancréas. Dans ce type de cancer, votre corps n’obtient pas suffisamment de carburant à partir des nutriments que vous ingérez. Par conséquent il recherche d’autres sources d’énergie, ce qui peut entraîner une perte de graisse, de muscles et parfois même de masse osseuse.
    • en raison de symptômes de la maladie tels que la diarrhée, les vomissements et la fatigue.

Des facteurs externes peuvent également réduire votre appétit :

    • votre traitement, comme une intervention chirurgicale au niveau de votre appareil digestif. Votre goût et votre odorat peuvent également être altérés par certains traitements.
    • une modification de votre rythme alimentaire habituel, par exemple en raison de nombreux examens médicaux pour lesquels vous devez être à jeun ou pas.
    • les préoccupations et le stress que vous ressentez. L’anxiété, la tension et la dépression peuvent parfois vous donner l’impression que votre gorge et votre estomac sont noués.

Peut-on prévenir la perte de poids, et comment ?

La perte de poids involontaire due au cancer (ou à son traitement) est fréquente mais pas systématique. Elle peut être un signe de dénutrition. On distingue la « perte de poids réversible » de la « perte de poids sévère qui peut être irréversible ». Cette dernière est le symptôme principal de la cachexie cancéreuse.

La perte de poids réversible est temporaire. Elle peut être liée à la maladie ou aux traitements. Par exemple, une tumeur peut entraver le passage des aliments. La radiothérapie de l’œsophage peut irriter et rendre la déglutition difficile. La radiothérapie des intestins peut provoquer de la diarrhée. La chimiothérapie peut entraîner des nausées et des vomissements. Si ces symptômes ou effets secondaires sont traités en consultation avec votre médecin ou un diététicien spécialisé en oncologie, il est possible de reprendre du poids et d’éviter la dénutrition.

La cachexie cancéreuse peut amener une perte de poids irréversible. Il s’agit d’une modification physiologique complexe qui entraîne un amaigrissement sévère malgré une alimentation normale.  Elle se manifeste principalement chez les personnes atteintes de cancer du poumon, de l’œsophage, de l’estomac, du côlon et du pancréas. La cachexie lors d’un cancer précoce est réversible ce qui n’est pas toujours le cas pour une cachexie avancée.

    • Quels sont les symptômes de la cachexie ?

Vous manquez d’appétit, vous êtes généralement affaibli, vous pouvez souffrir de problèmes digestifs (nausée, constipation, etc.). Vous perdez surtout de la masse musculaire et souvent de la masse osseuse.

    • Quelles sont les causes de la cachexie ?

La cachexie est le résultat d’une réaction pseudo-inflammatoire complexe de votre corps à la tumeur. Cette réaction perturbe complètement votre métabolisme. Elle modifie la façon dont votre corps utilise les sucres, les protéines et les graisses. Elle provoque aussi des lésions aux tissus. Parfois, c’est la tumeur elle-même qui produit les substances provoquant la cachexie.

    • Quelles sont les solutions ?
        • Manger (ou essayer de manger) davantage, prendre des suppléments nutritionnels ou être nourri par sonde n’aide pas à lutter contre la cachexie ! Cependant, de nombreux nouveaux médicaments et compléments alimentaires qui bloquent les réactions inflammatoires ou stimulent l’appétit sont en cours de développement. Consultez votre médecin pour connaître les dernières avancées à ce sujet.
        • Il est important de noter que forcer les personnes atteintes de cachexie à manger n’est pas une solution. En effet, la contrainte alimentaire n’a aucun effet sur la cachexie, mais elle peut avoir un impact sur l’état émotionnel de la personne qui en souffre.

Quels sont les bonnes habitudes alimentaires pendant votre traitement contre le cancer ?

La chose la plus importante à faire pendant votre traitement contre le cancer est de maintenir votre régime alimentaire habituel, même si vous mangiez de manière peu saine auparavant. La priorité numéro un est d’éviter de perdre du poids et d’obtenir suffisamment de calories et de protéines. L’apport d’aliments moins sains n’a qu’une importance secondaire à ce stade de la maladie.

Voici quelques conseils qui peuvent vous aider pendant votre traitement contre le cancer :

    • Buvez entre 1 et 1,5 litre d’eau par jour, entre les repas. Essayez du moins.
    • Ne sautez pas de repas. Prenez le temps nécessaire pour chaque repas. Mangez autant que vous le souhaitez et le pouvez.
    • Mangez ce qui vous fait envie. Pendant votre traitement contre le cancer, l’objectif principal est d’obtenir suffisamment d’énergie, même si cela signifie consommer des collations moins saines telles que des gâteaux, de la glace, des biscuits, des bonbons, des chips ou des boissons sucrées comme le chocolat chaud.
    • Si vous avez du mal à consommer suffisamment lors du petit-déjeuner, du déjeuner et du dîner, essayez de manger plusieurs petites portions réparties sur la journée.
    • Prenez des collations supplémentaires, comme du lait, du pudding, des biscuits, des fruits secs, des noix, des en-cas salés ou du fromage.
    • Ajoutez du sucre dans vos boissons et plats.
    • N’utilisez pas de produits allégés (c’est-à-dire contenant moins de matières grasses que la préparation standard) ou faibles en calories. Il est préférable d’ajouter des aliments riches en matières grasses et donc riches en énergie à vos préparations et repas :
        • Choisissez des poissons plus gras
        • Préparez la viande et le poisson avec des huiles végétales
        • Ajoutez de la crème végétale aux soupes, aux sauces, au café, etc
        • Tartinez généreusement votre pain de beurre
        • Ajoutez un peu de beurre à vos légumes
    • Limitez la consommation de légumes crus, de fruits et d’autres aliments riches en fibres lors de vos principaux repas. Ils peuvent vous donner une sensation de satiété trop rapidement. Il est préférable de les consommer en collation :
        • avec une sauce à base de beurre de cacahuète (ou d’une autre pâte d’arachide) pour les fruits
        • avec du guacamole pour les légumes
        • sous forme de « boules d’énergie ». Mixez des fruits secs, des noix, du miel et du muesli. Façonnez des boules égales avec le mélange et conservez-les au réfrigérateur ou au congélateur

Si, malgré l’application de ces conseils, vous continuez à perdre du poids, les « suppléments nutritionnels” peuvent être une solution. Vous pouvez les acheter en pharmacie ou via les services de soins à domicile. Attention, il est important de consulter votre médecin traitant ou un diététicien spécialisé en oncologie avant de commencer à prendre ces suppléments. Pour en savoir plus sur le sujet, consultez la page : « Compléments alimentaires« .

Manger sainement n'est donc pas une bonne idée pendant votre traitement contre le cancer ?

Évidemment, une alimentation saine est toujours recommandée, mais seulement si vous avez l’espace mental pour cela. Boire suffisamment d’eau (entre 1 et 1,5 litre par jour), consommer quotidiennement des légumes, des fruits et des céréales complètes font partie de ces recommandations. Si cela correspond déjà à votre régime alimentaire habituel, continuez ainsi !

Si vous aviez des habitudes alimentaires peu saines et que vous souhaitez adopter un mode de vie plus équilibré, c’est très certainement une bonne idée. Mais, à la seule condition de le faire avec enthousiasme et pas à contrecœur. Changer une habitude demande un effort soutenu sur le long terme et le traitement contre le cancer exige déjà beaucoup d’énergie de votre part. Ne vous en demandez pas trop à la fois.

Quelles sont de bonnes habitudes alimentaires après votre traitement contre le cancer ?

Certains effets secondaires du traitement du cancer continueront à vous gêner temporairement ou définitivement lorsque vous mangez. Vous pouvez par exemple ressentir :

    • une fatigue extrême
    • un manque d’appétit
    • une altération du goût et/ou de l’odorat
    • une sécheresse de la bouche
    • des problèmes de déglutition
    • une perte de poids non désirée
    • une prise de poids non désirée

Demandez à votre médecin traitant ou à un diététicien spécialisé en oncologie de vous donner des conseils en fonction de votre type de cancer et du traitement spécifique que vous avez subi. Les avancées scientifiques en matière de nutrition et de cancer permettent maintenant de fournir des recommandations personnalisées.

Les conseils de prévention en matière de cancer et d’alimentation permettent de limiter les risques de rechutes ainsi que ceux de développer un nouveau cancer ou une autre maladie chronique. Si vous aviez des habitudes alimentaires peu saines avant votre cancer, votre expérience de la maladie pourrait vous motiver à entreprendre un changement de comportement alimentaire après votre traitement.

Voici quelques lignes directrices à suivre pour vous aider :

    • Augmentez votre consommation d’aliments d’origine végétale
    • Évitez autant que possible la consommation de viandes rouges et transformées
    • Privilégiez l’eau plutôt que les boissons alcoolisées ou sucrées

Vous voulez en savoir plus ? Vous trouverez des explications détaillées concernant chaque directive sur la page prévention « Alimentation saine« .

Quelles recettes pouvez-vous préparer si vous avez (eu) un cancer ?

Les personnes atteintes d’un cancer ont des besoins et des souhaits nutritionnels particuliers, tant pendant qu’après le traitement. C’est pourquoi la Fondation contre le cancer a rassemblé 32 recettes santé, variées et délicieuses dans sa brochure Recettes riches en calories et protéines. Vous y trouverez des recettes pour préparer des repas enrichis en calories, des recettes adaptées si votre sens du goût et/ou de l’odorat a changé ou si vous souffrez de troubles gastro-intestinaux. La brochure convient également aux personnes qui suivent un régime végétarien, sans gluten ou sans lactose.

Prêt à cuisiner ? Téléchargez la brochure 32 Recettes riches en calories et protéines.

Les compléments alimentaires sont-ils recommandés pendant et après votre traitement contre le cancer ?

La Fondation contre le Cancer recommande de puiser les nutriments nécessaires dans votre alimentation et de ne prendre des compléments alimentaires que sur avis médical.

Les compléments alimentaires existent sous différentes formes (comprimés à mâcher, à sucer, à avaler, effervescents, gommes, capsules, poudres, liquides, etc.). Ils contiennent des nutriments tels que des vitamines et des minéraux ou des substances bioactives (généralement à base d’extraits d’herbes et de plantes, bien qu’ils puissent également être d’origine animale ou chimique).

Selon des études, plus de la moitié des personnes atteintes de cancer prennent des compléments alimentaires, espérant ainsi améliorer leurs chances de survie. Cependant, les compléments alimentaires ne guérissent jamais le cancer. Tout au plus, ils peuvent soulager certains symptômes de la maladie ou les effets secondaires des traitements.

Mais attention, il faut être prudent. Les compléments alimentaires présentent des inconvénients importants :

    • Ils peuvent augmenter le risque de certains cancers si vous les prenez en trop grande quantité. Par exemple, des études ont montré que :
    • Les fumeurs prenant de fortes doses de bêta-carotène (> 20 mg/jour) avaient en réalité un risque accru de développer un cancer du poumon.
    • Des doses élevées de vitamine B6 et de vitamine B12 ont augmenté le risque de cancer du poumon chez les hommes, en particulier s’ils étaient fumeurs.
    • De fortes doses de rétinol (25 000 UI/jour – UI= »unité internationale ») ont augmenté le risque de cancer.
    • De fortes doses d’acide folique (> 0,4 mg/jour pendant 5 ans ou plus) et de vitamine E (400 UI/jour) ont été associées à un risque accru de cancer de la prostate.
    • Ils peuvent aller à l’encontre de votre traitement contre le cancer. La maxime « ça ne peut pas faire de tort” ne s’applique malheureusement pas ici.
    • Ils ne sont pas toujours soumis aux mêmes contrôles de qualité que les médicaments classiques. Ils sont rarement accompagnés d’une notice détaillée vous informant sur le dosage correct, les effets secondaires et les interactions avec d’autres produits.
    • Ils peuvent avoir un effet toxique et provoquer des effets secondaires, même chez les personnes sans cancer. Par exemple, le millepertuis peut provoquer des nausées ou des maux de tête.
    • Leur effet toxique et leurs effets secondaires désagréables peuvent être amplifiés s’ils sont associés à un traitement contre le cancer. Par exemple, certaines personnes utilisent le millepertuis comme antidépresseur léger et anxiolytique pour atténuer leur stress lié au traitement. Malheureusement, cette même plante peut compromettre l’efficacité de leur chimiothérapie.

Il est donc important de n’utiliser les compléments alimentaires que de manière raisonnée sous avis médical. Ne les prenez jamais de votre propre initiative, mais seulement après avoir consulté votre médecin traitant ou votre oncologue.

Consultez notre page consacrée aux compléments alimentaires.

Qu’est-ce que la supplémentation alimentaire, comment et quand l’utiliser, comment persévérer ?

La supplémentation alimentaire ou nutritionnelle consiste à compléter votre alimentation quotidienne. En cas de perte d’appétit sévère, de perte de poids extrême et/ou de dénutrition, la supplémentation alimentaire peut même remplacer votre alimentation quotidienne normale. Elle peut contenir ou non des fibres, fournir des calories, des protéines, des vitamines ou des minéraux supplémentaires. Utilisez-la uniquement sur avis médical !

Les suppléments alimentaires sont disponibles en pharmacie ou auprès des services de soins à domicile. Ils existent sous forme de poudre ou de liquide. Dans une première phase, vous ajouterez le supplément alimentaire à votre alimentation. Si cela ne suffit pas à compenser la perte de poids, vous pourrez boire le supplément sous forme de boisson prête à l’emploi (boisson nutritionnelle). A un stade ultérieur, le supplément pourra être administré via une sonde. Votre médecin traitant ou un diététicien spécialisé dans le cancer vous aidera à trouver le supplément qu’il vous faut.

Voici quelques conseils pour l’utilisation des boissons nutritionnelles :

    • Donnez la priorité aux aliments ordinaires plutôt qu’aux suppléments. Ne buvez pas de boissons nutritionnelles avant ou pendant les repas, mais seulement en dessert ou en collation, au moins deux heures avant le repas suivant. De cette manière, votre appétit ne devrait pas être entravé. L’idéal est de les consommer le soir après votre dernier repas et avant de vous coucher. Si vous avez reçu une radiothérapie, attendez quelques heures avant de consommer un supplément alimentaire.
    • Prenez votre temps pour vous habituer à la boisson nutritionnelle. Buvez environ 50 ml à la fois, environ 3 à 5 fois par jour dans un premier temps, puis augmentez progressivement la quantité jusqu’à atteindre la dose recommandée.
    • Vous avez du mal à boire le supplément en une seule fois ?
        • Répartissez la consommation en plusieurs petites portions tout au long de la journée, par exemple chaque fois que vous devez prendre vos médicaments. Assurez-vous de respecter la date de péremption.
        • Ou demandez à votre diététicien spécialisé dans le cancer pour avoir une forme plus concentrée.
        • Secouez la boisson nutritionnelle avant utilisation.
        • Vous pouvez la chauffer, tant que vous ne la faites pas bouillir. Si vous le préférez, vous pouvez également la refroidir avec des glaçons. Cela atténuera également le goût.

Les suppléments nutritionnels sous forme de boissons ne sont pas toujours appréciés. Environ 60 % des personnes atteintes de cancer arrêtent avant d’avoir atteint leur poids cible. Cependant, il est préférable de réduire progressivement le supplément seulement lorsque vous avez retrouvé votre poids d’avant la maladie.

Vous n’aimez pas votre boisson nutritionnelle et envisagez de l’arrêter ? Ces conseils peuvent vous aider :

    • Variez les saveurs
        • Commencez par des saveurs douces (baies, pêche) ou des saveurs familières (chocolat, café, cappuccino).
        • Elles sont trop sucrées ?
              • Optez pour une saveur neutre que vous pourrez personnaliser avec du sirop, des fruits ou de la poudre de café.
              • Vous pouvez également ajouter du café (en poudre) aux boissons lactées pour masquer le goût sucré.
              • Il existe aussi des alternatives salées si vous préférez.
    • Variez la texture. Les boissons nutritionnelles existent sous forme de jus de fruits, de boissons lactées, de yaourts ou de puddings.
    • Masquez l’odeur. Si l’odeur vous semble trop forte, utilisez une paille que vous placerez dans l’emballage d’origine.
    • Diluez la boisson nutritionnelle. Vous pouvez le faire avec de l’eau gazeuse, de la limonade au gingembre ou du jus de fruits de votre choix.
    • Préparez votre propre boisson nutritionnelle. Pour ce faire, consultez nos deux recettes de base et ajoutez-y un complément adapté à vos besoins. Pour cela, consultez votre médecin traitant ou un diététicien spécialisé dans le cancer.
    • Intégrez la boisson nutritionnelle dans vos collations. Le goût sera alors moins prononcé. Consultez notre rubrique recettes pour varier vos collations.
    • Récompensez-vous après avoir bu votre boisson nutritionnelle. Rincez le goût désagréable ou la sensation collante dans votre bouche avec des boissons que vous aimez : eau, café, thé ou jus.

Ces conseils ne vous aident pas ? N’arrêtez pas en secret, signalez-le à votre médecin ou à votre diététicien spécialisé. Ils pourront voir si l’alimentation par sonde est une bonne alternative pour vous. Le plus important est que votre poids reste stable et que vous ne perdiez pas trop de poids.

Comment trouver un diététicien en oncologie (spécialisé dans le cancer) ?

Si votre appétit est réduit et que vous perdez du poids involontairement, si vous avez des troubles digestifs, si votre sens du goût ou de l’odorat a changé, une consultation avec un diététicien en oncologie peut vous aider à maintenir une alimentation optimale pendant ou après le cancer. Il est également possible de participer à une conférence ou à un atelier de cuisine sur ce thème.

    • Pendant votre séjour à l’hôpital, les conseils d’un diététicien en oncologie sont gratuits. En fonction de vos besoins, il peut demander à adapter vos repas de l’hôpital ou vous donner des conseils pour vos repas à la maison. Votre médecin traitant peut vous recommander.
    • En dehors d’un séjour à l’hôpital, la consultation d’un diététicien en oncologie n’est pas gratuite et il n’existe pas de tarifs légaux pour ces consultations. Par conséquent, renseignez-vous bien et comparez les honoraires à l’avance. Vous pouvez aussi contacter votre mutuelle pour voir si elle peut intervenir.

Vous pouvez facilement trouver un diététicien en oncologie près de chez vous en consultant l’Union Professionnelle des Diététiciens de Langue Française. Cliquez sur « Trouver un diététicien », saisissez votre commune et cochez la spécialisation « cancer/oncologie ».

Le vrai et le faux sur l’alimentation et le cancer

Si vous êtes atteint d’un cancer, vous vous posez probablement beaucoup de questions sur l’alimentation adéquate à adopter. Votre entourage, les médias traditionnels et les médias en ligne vous abreuvent souvent d’informations contradictoires. Sur la base de connaissances scientifiques, la Fondation contre le cancer vous aide à distinguer le vrai du faux. Vous avez probablement entendu les affirmations suivantes sur le cancer et l’alimentation, mais savez-vous si elles sont vraies ?

Pendant un traitement contre le cancer, il faut éviter l’alcool.

C’est exact ! Dans tous les cas, ne buvez jamais plus de 10 consommations alcoolisées par semaine et, de préférence, n’en consommez aucune. Dans les situations suivantes, il est même essentiel de boire moins d’une unité standard d’alcool par jour, voire pas du tout :

    • Les médicaments administrés lors de la chimiothérapie doivent être métabolisés par le foie. Si vous avez une inflammation du foie due à l’alcool, les effets secondaires de la chimiothérapie augmentent.
    • La chimiothérapie et la radiothérapie pour la tête, le cou et la poitrine peuvent provoquer une inflammation de la muqueuse buccale (également connue sous le nom de « stomatite » ou « mucosite »). Même une petite quantité d’alcool peut aggraver cette inflammation. N’oubliez pas que certains bains de bouches contiennent de l’alcool !
    • Si vous avez un cancer de la bouche, de la gorge, du larynx ou de l’œsophage, chaque consommation d’alcool augmente le risque de récidive.
    • L’alcool semble augmenter la quantité d’œstrogènes dans le corps, ce qui pourrait accroître le risque de récurrence du cancer du sein hormonodépendant, en particulier chez les femmes en surpoids.
    • Si vous êtes une femme atteinte de cancer du foie ou du sein, ou un homme atteint de cancer du côlon ou du rectum, la consommation d’alcool augmente le risque de récidive.

La meilleure alimentation pendant un traitement contre le cancer est une alimentation saine et équilibrée.

Pas nécessairement ! Il est scientifiquement prouvé qu’une alimentation saine et équilibrée protège contre le cancer. De plus, le risque de récidive de la maladie diminue chez les anciens patients atteints de cancer qui adoptent une alimentation saine.

Cependant, pendant votre traitement contre le cancer, il est essentiel de maintenir votre régime alimentaire habituel, même si vous aviez des habitudes alimentaires peu saines. Éviter la dénutrition et obtenir suffisamment de calories et de protéines sont la priorité absolue. Le fait d’obtenir ces éléments à partir d’aliments moins sains est d’une importance secondaire à ce stade.

En tant que patient en surpoids atteint d’un cancer, vous devez suivre un régime amaigrissant.

Pas nécessairement ! La chose la plus importante pendant votre traitement contre le cancer est d’éviter la dénutrition et d’obtenir suffisamment de calories et de protéines. À ce stade, la perte de poids n’est pas recommandée. Il est préférable d’attendre la fin de votre traitement pour commencer un régime amaigrissant.

Si vous êtes en surpoids et que vous souhaitez tout de même suivre un régime amaigrissant pendant votre traitement, cela ne doit se faire que sur les conseils de votre médecin et à condition que le cancer (et le traitement) ne provoque pas de perte de poids. Ne perdez pas plus d’1 kg par semaine.

Il existe cependant une exception pour les personnes en surpoids atteintes de cancer du sein. Dans leur cas, le surpoids augmente le risque de récidive du cancer du sein ou de l’apparition d’un nouveau cancer, notamment du cancer de l’endomètre, du côlon ou du rectum.

Le pamplemousse affecte l’efficacité de la chimiothérapie.

C’est théoriquement possible. Le pamplemousse peut interagir avec certains médicaments. C’est ce que l’on appelle communément la « potentialisation » (augmentation de l’effet). Cela peut sembler positif, mais ça ne l’est pas. Le fruit contient une substance chimique qui affecte votre métabolisme. Par conséquent, un médicament peut être métabolisé plus lentement que prévu, ce qui peut entraîner des effets secondaires plus graves.

Les recherches scientifiques ont montré que cela concerne notamment certains médicaments contre les allergies, les maladies cardiovasculaires et les médicaments immunosuppresseurs. Il existe des études en laboratoire (avec et sans animaux) suggérant un possible effet négatif du pamplemousse sur la chimiothérapie et la thérapie hormonale. Actuellement, il y a trop peu d’études cliniques chez l’homme pour en être sûr.

Toutefois, par précaution, ne prenez pas de compléments alimentaires à base d’extrait de pamplemousse. Si vous aimez manger du pamplemousse ou des fruits apparentés comme le pomélo, vérifiez toujours la notice de vos médicaments ou demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.

Pour les oranges, les mandarines et les citrons, il ne semble pas y avoir de problème.

Si vous avez un cancer du sein, vous ne devez pas manger de soja.

Faux ! Consommer des produits à base de soja n’augmente pas le risque de cancer du sein. Même pendant ou après un cancer du sein, vous pouvez en toute sécurité manger du tofu, du tempeh, préparer du bouillon de miso ou déguster un dessert au soja. Si vous avez un cancer du sein triple négatif  ou si vous avez développé un cancer du sein après la ménopause, le soja peut même réduire le risque de récidive du cancer et améliorer vos perspectives de guérison.

En résumé, la consommation de soja dans votre alimentation ne présente aucun danger. En revanche, les compléments alimentaires à base de soja peuvent augmenter le risque de cancer du sein hormonodépendant. Par conséquent, l’utilisation de compléments de soja est déconseillée.

Le sucre nourrit le cancer.

Ce n’est pas suffisamment prouvé. Plus que les cellules saines, les cellules cancéreuses se nourrissent de sucre. Donc, théoriquement, consommer moins de sucre pourrait ralentir la croissance tumorale. Cependant, la majorité des recherches scientifiques sur ce sujet se limite aux animaux. Des études cliniques supplémentaires chez l’homme sont nécessaires.

N’essayez pas de faire vos propres expériences. Une consommation insuffisante de sucre pendant un traitement contre le cancer peut entraîner une dénutrition. Or, il est scientifiquement prouvé que la dénutrition peut réduire la qualité de vie, contrer le traitement ou augmenter ses effets secondaires.

Les super-aliments ont un effet bénéfique sur votre traitement.

Pas nécessairement ! Manger sainement et équilibré aide à maintenir votre résistance et votre condition physique. Votre corps peut mieux gérer les effets secondaires d’un traitement contre le cancer. Boire suffisamment d’eau (1 à 1,5 litre par jour) et consommer quotidiennement des légumes, des fruits et des produits complets en font partie. Pour les super-aliments souvent coûteux, comme les graines de chia, la poudre de spiruline et les baies de goji que vous trouvez dans les supermarchés ou les magasins spécialisés, il n’est pas démontré qu’ils ont un effet plus fort sur les effets secondaires que les aliments sains ‘normaux’.

Les aliments biologiques ont un effet plus bénéfique sur votre traitement que les aliments non biologiques.

C’est faux ! Une alimentation saine et équilibrée vous permet de maintenir votre résistance et votre forme physique. Votre corps peut ainsi mieux faire face aux effets secondaires des traitements anticancéreux. Boire suffisamment d’eau (1 à 1,5 litre par jour) et manger une portion quotidienne de légumes, de fruits et d’aliments complets en font partie. Il n’a pas été démontré que les aliments biologiques, souvent plus chers, ont un meilleur impact sur les effets secondaires que les aliments non biologiques. En dehors de cela, les produits labellisés bio restent un beau geste pour la planète.

Les compléments alimentaires aident à guérir le cancer.

C’est faux ! Les compléments alimentaires ne permettent jamais de guérir le cancer. Dans certains cas, ils peuvent, au mieux, atténuer certains symptômes ou certains effets secondaires des traitements. Dans d’autres cas, ils présentent des inconvénients majeurs. Par exemple, ils peuvent réduire l’efficacité du traitement ou renforcer ses effets secondaires.

Notre page dédiée aux compléments alimentaires offre des informations fiables sur les compléments alimentaires les plus courants et leurs conséquences positives ou négatives pour certains traitements contre le cancer. Cependant, ne les prenez jamais de votre propre initiative, demandez toujours conseil à votre médecin traitant.

Le jeûne intermittent (périodique) améliore l’effet de la chimiothérapie.

Ce n’est pas suffisamment prouvé. Plusieurs études analysent le lien entre le jeûne et le cancer. Elles examinent si le jeûne a un effet positif sur les traitements contre le cancer, s’il réduit les effets secondaires des traitements et s’il réduit la croissance tumorale elle-même. Certains résultats sont prometteurs, notamment en ce qui concerne le jeûne intermittent. Celui-ci consiste à modifier “quand” on manger et non “ce que” l’on mange. Lors d’un jeûne intermittent, vous alternez des périodes de jeûne et des périodes de repas. La période de jeûne est toujours plus longue que la période pendant laquelle vous êtes autorisé à manger. Le régime le plus populaire est le régime 16/8 : pendant 16 heures, vous devez jeûner, et pendant 8 heures, vous êtes autorisé à manger.

Cependant, la majorité des études sur ce sujet se limitent à des études de laboratoire (avec des tumeurs en culture) ou à des tests sur des animaux (de laboratoire). Davantage d’études cliniques sur l’homme sont nécessaires. N’essayez pas de faire vos propres expériences. Un apport calorique insuffisant pendant le traitement (du cancer) peut entraîner une dénutrition. Or, il est scientifiquement prouvé que la dénutrition réduit la qualité de vie, diminue l’efficacité des traitements ou augmente les effets secondaires.

Les acides gras oméga 3 (sous forme de suppléments d’huile de poisson) contrecarrent la perte de poids indésirable

Peut-être, mais… ! Les acides gras oméga 3 font partie des graisses insaturées, communément appelées les « bonnes » graisses. On les trouve principalement dans les poissons (gras), notamment la gonnelle, le hareng, le flétan, le maquereau et le saumon. Les acides gras oméga 3 sont donc également appelés « graisses de poisson ».

Certains acides gras oméga 3, à savoir l’EPA (acide eicosapentaénoïque) et le DHA (acide docosahexaénoïque), auraient un effet anti-inflammatoire et pourraient donc avoir un impact sur la perte de poids (extrême) non désirée (cachexie) en cas de cancer. En effet, la cachexie est le résultat d’une réaction pseudo-inflammatoire complexe de l’organisme à la tumeur. Cette réaction n’est pas confirmée par toutes les études.

Il n’est pas possible d’obtenir les acides gras oméga 3 nécessaires uniquement à partir du poisson. Il faudrait en manger tellement que l’on ingérerait trop de substances nocives (comme le mercure, les dioxines et les PFAS). De plus, l’alimentation ne serait pas très équilibrée. C’est pourquoi certaines personnes se tournent vers les compléments d’huile de poisson contenant de l’EPA et du DHA. Certaines études montrent alors une perte de poids réduite et parfois une amélioration de la qualité de vie.

Il y a malheureusement un « mais ». Certaines études montrent qu’un des composants de ces compléments d’huile de poisson pourrait rendre les cellules cancéreuses insensibles à la chimiothérapie. Il s’agit notamment de l’Irinotécan® et des chimiothérapies contenant du platine telles que le Carboplatine® et le Cisplatine®. La consommation de poissons gras, en particulier le hareng et le maquereau, semble également avoir cet effet. Par conséquent, ne mangez pas de poissons gras et ne prenez pas de compléments d’huile de poisson les jours de votre chimiothérapie. Évitez également de les consommer 24 heures avant et dans les 24h après. Si vous souhaitez prendre des compléments d’EPA et de DHA en dehors de cette période « interdite », il est recommandé d’en prendre 2 à 6 g par jour.