Responsables : Veerle Cosyns (psychologue-coordinatrice) et Christine Van Den Bossche (harpiste musicothérapeute), service d’oncologie et d’hématologie pédiatriques de l’UZ Brussel (Kids 3)
Période de réalisation : janvier 2016 (début) – décembre 2017 (fin)
Public : Enfants et adolescents cancéreux (0 – 16 ans) et leurs proches
Jour après jour, l’équipe spécialisée du service d’oncologie et d’hématologie pédiatriques de l’UZ Brussel (équipe composée d’oncologues, de pharmaciens, de kinésithérapeutes, de diététiciens, d’infirmiers, de psychologues, ainsi que de travailleurs sociaux et enseignants) met tout en œuvre pour offrir une prise en charge de qualité aux jeunes patients cancéreux (de 0 à 16 ans), qu’ils soient hospitalisés ou viennent en consultation. Elle fait de même pour leurs proches (frères, sœurs, parents, personnes de confiance). Parallèlement au dévouement du personnel médical et infirmier, le service accorde une grande importance au soutien psychologique, social et pédagogique des petits patients et de leur entourage direct.
C’est dans ce contexte que « De Appeltuin » a vu le jour en 2015 : cet espace joliment aménagé réservé au jeu, à l’apprentissage et à la détente se veut un refuge chaleureux et rassurant – un lieu privilégié dans le cadre parfois effrayant de l’hôpital.
Depuis 2016, les mesures de soutien psychosocial incluent également de la musicothérapie. Praticienne certifiée en harpe-thérapie, Christine Van Den Bossche vient toutes les semaines dans le service et joue près des patients ou rencontre les enfants et leurs proches à l’Appeltuin.
La harpe est un instrument auquel on prête des vertus apaisantes et thérapeutiques depuis l’Antiquité. Des études ont d’ores et déjà montré qu’une séance de harpe-thérapie, même courte, permet de diminuer sensiblement la douleur ressentie et le sentiment d’angoisse.
L’UZ Brussel propose la harpe-thérapie en séances individuelles ou collectives.
Lorsqu’un enfant est contraint au repos complet après une ponction, trouve difficilement le sommeil à cause d’une douleur intense ou doit patienter (longuement) entre des consultations, la harpe-thérapeute fait naître sous ses doigts un « arc-en-ciel de sons ». En fonction des souhaits de l’enfant, la musique peut être relaxante et inciter à la méditation ou, au contraire, énergisante et réconfortante. Le petit patient peut poser son dos ou ses pieds contre les cordes de la harpe afin de ressentir leurs vibrations apaisantes ou énergisantes à travers son corps, ou est invité à faire lui aussi de la musique ou à chanter. La thérapeute l’aide à utiliser l’une des harpes ou (pour les plus jeunes) des petits instruments à percussion. Le but est de faire naître un sentiment d’acceptation et de lâcher-prise chez l’enfant, pour lui faire oublier un instant la maladie et renforcer son énergie physique. Partant du principe que ces séances contribuent au bien-être général de l’enfant, on considère qu’elles peuvent dès lors rendre la maladie plus supportable et favoriser le processus de guérison.
La harpe-thérapeute propose parfois une séance individuelle aux enfants et adolescents malades, mais elle s’attache aussi à renforcer les échanges entre le patient et sa famille en les laissant par exemple faire de la musique ensemble.
Lors d’une thérapie collective « A rainbow of sound », elle travaille avec plusieurs petits patients afin de créer un arc-en-ciel de sons très variés, dans une ambiance de cohésion et de soutien émotionnel partagé. Elle utilise alors des harpes (assez petites ou moyennement grandes), des instruments à percussion et des clochettes (ce qui permet aussi la participation de patients très affaiblis).
En raison de la situation géographique de l’hôpital, le service d’oncologie pédiatrique accueille en outre beaucoup de petits patients cancéreux et de familles allochtones. Les sons « arabisants » que la thérapeute produit avec eux sont universels et dépassent la barrière de la langue ; ils procurent souvent aux patients un moment de détente aux accents familiers, comme un « retour à la maison ».
Photos : La musicothérapeute Christine Van Den Bossche lors d’une séance de harpe-thérapie individuelle dans De Appeltuin.