Curcuma

Vous suivez un traitement contre le cancer et vous cherchez des informations concrètes sur les compléments alimentaires (vitamines, plantes, herbes…) ? Ce guide vous fournira des informations sur les 20 compléments les plus fréquemment utilisés ainsi que sur les précautions, avantages et inconvénients liés à leur usage.

Avant d’avoir recours à des compléments alimentaires, nous vous conseillons vivement de lire attentivement les informations essentielles liées à leur utilisation. Nous vous proposons également en téléchargement un tableau récapitulatif des compléments alimentaires illustrant leur double statut ami/ennemi.

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Le curcuma (Curcuma longa) est un polyphénol issu d’une plante d’origine indienne du même nom. Il est utilisé comme épice et est reconnaissable à sa couleur jaune prononcée, typique du curry, dont il est l’un des ingrédients.

En Asie, le curcuma est utilisé en médecine depuis de nombreux siècles. Il posséderait des propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes, anti-cancer et anti-infectieuses. Il exercerait également une action protectrice vis-à-vis du cœur et du foie.

Le curcuma est aussi disponible sous de nombreuses formes de complément alimentaire. Ses substances actives sont constituées par trois types de curcumines.

Situations liées aux traitements du cancer

Le curcuma ralentirait le développement de plusieurs types de cancers. Combiné à la radiothérapie et à la chimiothérapie, le curcuma favoriserait une mort cellulaire plus importante, et réduirait la formation de métastases ainsi que la toxicité des traitements (notamment les dégâts cutanés provoqués par la radiothérapie durant un cancer du sein (1,3) (6,8,9,10).

Deux études récentes ont également permis d’établir un effet positif sur la qualité de vie de patients atteints de différents types de cancers, et traités par radio- et/ou chimiothérapie. Il faut cependant noter que le complément de curcuma analysé dans ces études présente   une formulation tout à fait spécifique, qui permet une meilleure assimilation par l’organisme. (6,7)

Bien que ces études semblent relever un effet positif du curcuma durant la radiothérapie et certaines chimiothérapies, il reste conseillé de ne pas en consommer le jour même du traitement (voir paragraphe "Effets négatifs possibles sur les traitements du cancer" ci-dessous).

De plus, on suppose une amélioration de l’effet du traitement dans le cas spécifique des chimiothérapies à base de metothrexate (Emthexate®, Ledertrexate®, Metoject®, Metothrexate®) (1). Le même effet est constaté dans le traitement des cancers du sein avancés par les chimiothérapies à base de docetaxel (Docetaxel®, Taxotere®, Tevadocel®) (1,2), ainsi que dans celui des cancers du pancréas (2) par des chimiothérapies à base de gemcitabine. Des études complémentaires restent cependant nécessaires pour confirmer ces données (2).

Le curcuma sous forme de gel ou de rince-bouche pourrait réduire la mucosite et la douleur associée (13).

Effets négatifs possibles sur les traitements du cancer

Il est préférable de ne pas utiliser le curcuma en combinaison avec certaines chimiothérapies, dont il réduirait l’action. Ce serait le cas pour le cyclophosphamide (Endoxan®) (1,3) et, bien que des études complémentaires soient nécessaires pour le vérifier, également pour  les épipodophyllotoxines (Celltop®, Eposin®, Vepesid.®..) (1,8) ainsi que pour les traitements contre le cancer du sein à base de camptothécines (Campto ®, Irinosin ®, Irinotecan ®…) (1) et de Doxorubicine® (3). La prudence est également recommandée lorsqu’on utilise le curcuma en association avec une hormonothérapie pour le cancer du sein. Il semble en effet que la supplémentation en curcuma diminue la sensibilité du Tamoxifen et de cette manière rend l’effet moins efficace. 

A cause de son effet antioxydant, le curcuma pourrait réduire l’action de certains traitements classiques basés sur un effet oxydant. C’est le cas de la radiothérapie, des cyclophosphamides, de la dacarbazine, des analogues du platine, des anthracyclines et de certains antibiotiques antitumoraux tels que la bléomycine et la mitomycine.

Il n'est pas exclu que les suppléments de curcuma réduisent l'effet du tamoxifène chez les femmes ayant des antécédents de cancer du sein. 

Effets secondaires généraux

Le curcuma est déconseillé aux personnes ayant des problèmes de vésicule biliaire (6) et de brûlures d’estomac (4). Il peut en effet aggraver ces affections (4)

Le curcuma ayant un effet anticoagulant, il est conseillé de stopper toute consommation 2 semaines avant une intervention chirurgicale (4).

Interactions avec d’autres médicaments et compléments alimentaires

Le curcuma peut avoir un effet anticoagulant et faire baisser le taux de sucre dans le sang. Si vous suivez un traitement « classique » qui présente les mêmes effets, il faut impérativement consulter votre médecin avant d’utiliser le curcuma.

Pour les mêmes raisons, la prudence est de mise lors d’une consommation simultanée de curcuma et d’autres compléments alimentaires faisant baisser le taux de sucre sanguin (ail, aloe vera, bêta-glucanes, co-enzyme Q10, gingembre, ginkgo et ginseng) ou présentant un effet anticoagulant (ail/quercétine, extrait de pépins de raisins/resvératrol, gingembre, ginkgo, ginseng, graines de lin, omega-3 ou acides gras de poisson EPA/DHA, vitamine E). Informez toujours votre médecin de ce type de combinaison (4).

Dosage pour les adultes

La prise de curcuma est à envisager avec prudence quand elle est combinée à certains traitements. C’est le cas de la radiothérapie, des analogues du platine, des anthracyclines et de certains antibiotiques antitumoraux tels que la bléomycine et la mitomycine. Si vous suivez l’un de ces traitements, évitez toute consommation de curcuma le(s) jour(s) du traitement ainsi que les deux jours qui le précédent et le suivent.

Le curcuma est contre-indiqué en cas de traitement à base de cyclophosphamide (Endoxan) et de doxorubicine (Adriblastina®, Caelyx®, Doxorubicine®, Myocet®) (2,4) ; ainsi qu'en cas de traitement du cancer du sein à base, par exemple, des camptothécines (Campto ®, Irinosin ®, Irinotecan®…) (1) et de doxorubicine (Adriblastina®, Caelyx®, Doxorubicine®, Myocet®) (3).

Dans tous les autres cas, une quantité de 12 g par jour est généralement bien tolérée (3). Un usage combiné avec du poivre noir et des matières grasses augmente la disponibilité du curcuma dans le corps. Des doses plus importantes, une intolérance ou une prise prolongée peuvent causer des indigestions, des diarrhées et des nausées (6).

Références: 
  1. www.bcfi.be 
  2. Bayet-Robert M. et al. Phase I dose escalation trial of docetaxel plus curcumin in patients with advanced and metastatic breast cancer. Cancer Biol. Ther. 2010;9:8–14. 
  3. www.cam-cancer.org
  4. www.mskcc.org
  5. http://umm.edu
  6. http://nccih.nih.gov
  7. Belcaro G. et al. A controlled study of a lecithinized delivery system of curcumin (Meriva®) to alleviate the adverse effects of cancer treatment. Phytother Res. 2014 Mar;28(3):444-50. Epub 2013 Jun 15. PubMed PMID: 23775598
  8. Panahi Y. et al. Adjuvant therapy with bioavailability-boosted curcuminoids suppresses systemic inflammation and improves quality of life in patients with solid tumors: a randomized double-blind placebo-controlled trial. Phytother Res. 2014 Oct;28(10):1461-7. Epub 2014 Mar 19. PubMed PMID: 24648302.
  9. Saleh EM et al. Antagonism between curcumin and the topoisomerase II inhibitor etoposide: a study of DNA damage, cell cycle regulation and death pathways. Cancer Biol Ther. 2012 Sep;13(11):1058-71.
  10. Bordoloi D. et al. Multi-Targeted Agents in Cancer Cell Chemosensitization: What We Learnt from Curcumin Thus Far. Recent Pat Anticancer Drug Discov. 2016;11(1):67-97.
  11. Ryan J.L. et al. Curcumin for radiation dermatitis: A randomized, double-blind, placebo-controlled clinical trial of thirty breast cancer patients. Radiat. Res. 2013;180:34–43.
  12. Hussaarts, K. et al. Impact of Curcumin (with or without Piperine) on the Pharmacokinetics of Tamoxifen. Cancers, 2019, 11.3: 403.
  13. Normando, A. G. C., de Menêses, A. G., de Toledo, I. P., Borges, G. Á., de Lima, C. L., dos Reis, P. E. D., & Guerra, E. N. S. (2019). Effects of turmeric and curcumin on oral mucositis: A systematic review. Phytotherapy Research.

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Cette application a été réalisée par la Fondation contre le Cancer. Elle a été développée sous la supervision du docteur An Vandebroek, oncologue médicale à la ZNA Antwerpen, et du docteur Fanny Bauvet, oncologue médicale à l’Hôpital Sainte-Anne Saint-Remi de Bruxelles. Le contenu des différentes fiches a également été validé par le Fonds Anticancer.

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