Récidive, rechute, métastases...

Récidives, rechutes ou métastases... des termes parfois confondus, parfois mal utilisés, qui décrivent pourtant des situations très différentes.

Qu’est-ce qu'une récidive ? 

On parle de récidive lorsqu’un nouveau cancer se développe dans un organe qui a déjà été atteint au préalable par une première tumeur maligne.

Qu’est-ce qu'une rechute ?

Une rechute signifie la réapparition du premier cancer après une période de rémission complète. En fonction de sa localisation, on parlera de rechute :

  • locale (au même endroit que le cancer de départ)
  • régionale (métastases dans les ganglions lymphatiques qui drainent l’organe atteint par le cancer de départ)
  • à distance, dans un autre organe (métastases dans le foie, les poumons, les os...)

Qu’est-ce qu'une métastase ?

C’est une "colonie" secondaire de cellules cancéreuses qui s’installent et se développent à distance du cancer initial. Ces métastases peuvent être découvertes dès le diagnostic initial du cancer ou, au contraire, se manifester après une période de rémission plus ou moins longue.

C’est toujours le cancer de départ qui détermine la nature de la maladie. Ainsi, un cancer de la prostate qui a développé des métastases dans les os reste un cancer de la prostate et n’a rien à voir avec un cancer des os, né au départ des cellules osseuses.

Ces situations ont-elles la même gravité?

La réponse est non, parce qu’il s’agit de situations différentes. En cas de :

  • récidive, tout dépendra de la nature et du degré d’extension de la nouvelle tumeur
  • rechute, le pronostic varie d’un type de cancer à l’autre et en fonction de la localisation (locale, locorégionale ou à distance) et de l'extension de la rechute

FAQ sur les récidives, rechutes, métastases

Pourquoi certaines personnes font-elles plusieurs cancers différents?

Parce que les mêmes facteurs de risque ont également produit leurs effets dans le reste (des) de l’organe(s) concerné(s). 

Un premier cancer dans un poumon peut, par exemple, en annoncer d’autres, puisque l’ensemble des bronches dans les deux poumons ont été endommagées par des années de tabagisme. Sigmund Freud, par exemple, a vraisemblablement présenté de multiples cancers de la bouche à cause des cigares qu’il continuait à fumer!

Pourquoi un même cancer rechute-t-il?

Parce que toutes les cellules cancéreuses n’ont pas été détruites par les traitements. 

Ces cellules cancéreuses vont soit

  • continuer à se multiplier de façon anarchique et conduire rapidement à un diagnostic de rechute (habituellement dans les quelques mois ou années qui suivent la fin des traitements)
  • rester "dormantes" ou latentes pendant de fort longues périodes, en attente de facteurs déclenchants. Cela explique les rares récidives très tardives qui, par exemple dans des cas de cancer du sein, ont été constatées jusque plus de 20 ans après le diagnostic initial.

Toutes les cellules cancéreuses sont-elles capables de donner des métastases?

Certainement pas. Beaucoup de cellules cancéreuses quittent la tumeur d’origine, mais rares sont celles qui arrivent à "faire souche".

Le tissu hôte joue probablement un rôle important dans la localisation et le développement plus ou moins rapide des métastases. De nombreuses recherches permettent de décrypter petit à petit les interactions entre cellules cancéreuses et tissu hôte. Leur but est de développer de nouveaux traitements qui permettraient de bloquer spécifiquement l’installation ou le développement des métastases.

Y a-t-il des facteurs prédictifs du risque de métastases?

Oui, mais ils peuvent être très différents d’un cancer à l’autre. Citons, par exemple, la taille de la tumeur initiale, la présence d’un envahissement locorégional...

Ces facteurs prédictifs indiquent simplement une probabilité de métastases. La recherche en biologie moléculaire s’emploie à développer des outils de pronostic pour identifier encore mieux les patients qui ont réellement un risque de récidive. En fonction de ce risque individuel, des traitements adjuvants (radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie, autres médicaments) seront proposés en complément de la chirurgie. 

Tous les organes peuvent-ils être le siège de métastases à distance?

En théorie oui. Mais en pratique, on constate des sites métastatiques privilégiés, variables d’un type de cancer à l’autre.

Par exemple, la plupart des métastases à distance se disséminent par voie sanguine. Les poumons ou le foie, véritables éponges sanguines, sont des cibles privilégiées pour les cellules cancéreuses circulantes. Une affinité particulière entre ces cellules circulantes et le tissu cible est nécessaire pour permettre l’installation et le développement d’une métastase. 

Toutes les métastases ont-elles le même degré de gravité?

Non. Tout dépend du type de cancer. Et aussi de la localisation, de l’agressivité et de la sensibilité des métastases aux traitements. 

Peut-on diminuer le risque de rechute ?

Oui. C’est précisément la raison d’être des traitements adjuvants (chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie, traitements ciblés). En plus de ces traitements, l’adoption d’un mode de vie sain (activité physique, contrôle du poids, alimentation équilibrée, consommation très limitée d’alcool…) contribue, dans une certaine mesure, à limiter le risque de rechute.

Vous reste-t-il des questions?

C’est parfaitement normal.

N’hésitez pas à les poser à votre médecin traitant. Sa connaissance détaillée de votre situation médicale lui permettra de vous répondre de façon précise et personnalisée. Vous pouvez aussi obtenir des informations générales auprès de la permanence Cancerinfo au 0800 15 801.

Témoignages

Christel Vandenbergh
J’ai transposé mon challenge de survie, dans autre challenge… celui du plaisir…Lire la suite