Les cancers de la thyroïde peuvent survenir à n'importe quel âge. En Belgique, une petite quarantaine de cas sont diagnostiqués chaque année chez les femmes de 15 à 29 ans. C'est deux à trois fois plus que chez les hommes de la même tranche d'âge. Cette différence s'explique probablement par des facteurs hormonaux. La toute grande majorité des cancers de la thyroïde se guérissent très bien.
La thyroïde est la plus grosse des glandes endocrines, c'est-à-dire les glandes qui sécrètent des hormones. Elle ressemble un peu à un gros papillon. Longue de 6 à 8 cm, elle se compose de deux lobes, situés de part et d'autre du larynx (face antérieure de la gorge).
La glande thyroïde est un véritable carrefour de l'activité hormonale et joue un rôle fondamental dans la régulation de notre métabolisme (niveau d'énergie de l'organisme).
Pour faire tout ça, la glande thyroïde produit elle-même des hormones. Les principales hormones thyroïdiennes sont la triodothyronine (T3), la thyroxine (T4) et la calcitonine. Leur production est régie par une autre hormone, la thyréostimuline (TSH), produite par l'hypophyse, une autre glande endocrine.
Comme les cancers du sein, du testicule et de la prostate, les cancers de la thyroïde sont donc hormonodépendants.
Bien qu'il soit difficile de déterminer les causes et l'origine d'un cancer, on a découvert que le principal facteur de risque du cancer de la thyroïde est l'irradiation de celle-ci durant l'enfance.
Celle-ci peut être volontaire et thérapeutique (pour traiter un cancer du sang, par exemple) ou accidentelle (exposition radioactive après un accident nucléaire, par exemple).
Le traitement des cancers différenciés de la thyroïde (qui représentent environ 95% des cas) repose sur l'ablation chirurgicale de la thyroïde, complétée par un traitement à l'iode radioactif. La chirurgie se fait sous anesthésie générale, mais n'est pas très lourde. La durée d'hospitalisation n'excède généralement pas 2 ou 3 jours.
Quant à la cicatrice, redoutée par les patients, elle est extrêmement discrète. Au bout de quelques mois, elle ne se voit pratiquement plus!
Étant donné qu'elle joue un rôle hormonal important, à partir du moment où l'on enlève la thyroïde, il faut compenser son absence. Voilà pourquoi il faut prendre tous les matins, à jeun, des comprimés de thyroxine (T4).
Cette hormone thyroïdienne permet également de diminuer les risques de rechute du cancer. Elle maintient aussi au plus bas le taux de TSH, ce qui évite la croissance d'éventuelles cellules cancéreuses. Ce traitement hormonal de substitution est à suivre à vie.
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