Le talc, responsable du cancer de l’ovaire ?

Alors que nous pensions la question définitivement réglée en 2018, le débat sur le talc refait surface. Son utilisation augmente-t-elle vraiment le risque de cancer de l’ovaire ?

Divergences d’opinions

Nous pensions la question définitivement réglée à la suite d’une méta-analyse de 2018. Les données de 24 études cas-témoins et de 3 études de cohorte avaient été conjointement analysées. Une méta-analyse présente l’avantage de confronter les résultats de très nombreuses études et donc d’obtenir des conclusions d’un degré de fiabilité supérieur.

L’utilisation de talc sur la zone périanale a été associée à un risque accru de cancer de l’ovaire dans les études cas-témoins, mais les études de cohorte (d’une plus grande rigueur méthodologique) n’ont pu établir aucun lien

Pourquoi cette différence entre les études cas-témoins et les études de cohorte ?

Dans les études cas-témoins, on demande aux participants s’ils se rappellent avoir utilisé du talc plusieurs dizaines d’années auparavant, et si oui, à quelle fréquence. Dans les études de cohorte, on vérifie dès le début de l’étude si les participants utilisent du talc. Chaque participant est ensuite suivi pendant plusieurs années. Comme il est difficile de garantir l’exactitude des souvenirs des participants aux études cas-témoins, les résultats des études de cohorte ont une plus grande fiabilité.

Sur la base de toutes ces études, la Food and Drug Administration (FDA, l’agence américaine des denrées alimentaires et des médicaments) a conclu qu’il n’était pas prouvé que le talc augmentait le risque de cancer de l’ovaire. Un autre organisme influent, le CIRC (Centre international de Recherche sur le Cancer) a toutefois déclaré qu’il était possible que l’utilisation de talc sur la zone périanale (autour de l’anus et des parties génitales) puisse être responsable du cancer de l’ovaire. 

La controverse subsiste donc au sein du monde scientifique quant au lien entre l’utilisation de talc et le cancer de l’ovaire. Tant le CIRC que la FDA déclarent cependant qu’aucune preuve n’est établie. Ce lien demeurant néanmoins possible, l’Agence de la santé publique du Canada, notamment, a décidé de recommander de ne pas utiliser de produits contenant du talc sur la zone génitale.

Conclusion

Les formules de talc utilisées avant les années 1970 étaient bien moins pures que celles commercialisées aujourd’hui. Ces anciennes formules pouvaient ainsi contenir de l’amiante naturel, ce qui n’est plus le cas des formules modernes. S’il existe un lien entre le cancer de l’ovaire et les anciens talcs, l’amiante pourrait être pointé du doigt.  Par conséquent, les talcs modernes seraient donc inoffensifs. Les études ne peuvent toutefois se prononcer sur une distinction entre les anciennes et les nouvelles formules de talc, ce qui nous oblige à ne spéculer que sur le talc en général.

En conclusion, l’utilisation de talc sur la zone anale et les parties génitales augmente peut-être le risque de cancer de l’ovaire et cette augmentation serait probablement de l’ordre de 1,3 maximum. Comment interpréter ce chiffre ? Le Registre du Cancer indique que le risque moyen pour une femme de développer un cancer de l’ovaire au cours de sa vie est d’environ 0,82 %. L’utilisation fréquente de talc porterait ce risque à 1,1 % (calcul simplifié).

Témoignages

Pat
Tu sais, je n’ai pas envie de quitter tout ça ! Pas maintenant. J’ai encore tellement de choses à vivre et à partager avec vous.Lire la suite