Alcool et cancer : boire avec modération

Une grande partie de la population ignore que l'alcool peut causer des cancers. Et pourtant, sa consommation fait augmenter le risque pour différents types de cancers : bouche, gorge, larynx, oesophage, estomac, foie, sein (chez la femme) ou encore colorectal. Seul le surpoids et le tabac font "mieux", en étant liés à plus de 10 cancers. Chaque année dans le monde, l’alcool serait responsable de minimum 4% des nouveaux cas de cancers, et 12,5% de tous les décès liés à l’alcool seraient causés par un cancer.

Réduisez votre consommation d'alcool

Le compromis idéal semble être une consommation modérée, c’est-à-dire ne dépassant pas 10 boissons alcoolisées par semaine. Selon certaines études, ce seuil ne présente pas de risque et aurait même des avantages pour la santé.

Cependant, cette protection concerne plutôt les maladies cardiovasculaires que le cancer. Et d’autres études parues ces dernières années concluent à un risque de cancer accru (surtout de cancers du sein chez les femmes et les cancers de la bouche, de la gorge, de l’œsophage, de l’estomac, du côlon et du rectum), et ce même lorsque la consommation est inférieure à 1 boisson alcoolisée par jour. Ainsi, on considère par exemple que le risque de cancer du sein après la ménopause augmente de 11% pour une consommation quotidienne d’une boisson alcoolisée. Les femmes présentant un risque accru vis-à-vis de ce type de cancer devrait dans l'absolu éviter totalement de boire de l'alcool.

L'alcool et le tabac : liaision dangereuse

L’augmentation du risque de cancer augmente de façon exponentielle quand alcool et tabac sont combinés. Prenons l’exemple des cancers de l’œsophage. En considérant que le risque de développer ce cancer est de 1 pour une personne qui ne fume pas et qui boit avec modération (1 boisson alcoolisée par jour), il monte à 10 pour une personne fumant 10 cigarettes et buvant 4 boissons alcoolisées par jour, et atteint 100 pour une consommation de 30 cigarettes et 8 boissons alcoolisées.

Tout cela sans oublier les nombreuses autres maladies – notamment hépatiques – liées au cancer, ou encore les décès liés à la conduite sous influence.

Lien indirect avec le surpoids

En outre, il existe un lien indirect entre alcool et surpoids. En effet, la consommation d’alcool entraîne une absorption calorique élevée. Après les graisses (9 kcal/g), il s’agit du ‘nutriment’ qui apporte le plus de calories (7 kcal/g).

Même un verre de vin…

Un Belge sur trois pense que boire un verre de vin par jour diminue le risque de cancer. C’est faux ! En ce qui concerne le cancer, le vin n’est pas moins dangereux que la bière ou les spiritueux. C’est la quantité d’alcool qui est déterminante. Chaque verre de boisson alcoolisée contient environ une même quantité d’alcool (10g d’alcool) : que ce soit un verre de vin (10 cl), un verre de bière (25 cl) ou un petit verre de spiritueux (3,5 cl).  

Les femmes non épargnées

Si l’on se penche sur les 704.000 nouveaux cas annuels de cancers liés à l'alcool dans le monde, c'est le cancer du sein qui domine: il représente 27% des nouveaux cas, devant le cancer colorectal (23% des nouveaux cas). Et l’on constate de par le monde une consommation croissante d’alcool chez les femmes.

Mécanisme

Des recherches visant à comprendre comment l’alcool peut augmenter le risque de cancer sont toujours en cours mais on dispose déjà de certaines pistes. Ainsi, on sait que l’alcool (éthanol) est une substance cancérigène capable d’altérer l’ADN et qu’il peut augmenter le taux de certaines hormones dans le sang, notamment les œstrogènes qui favorisent le développement de certains cancers du sein. Il est également possible que l'alcool facilite l'entrée de substances cancérigènes dans les cellules du corps. Et l’alcool est également capable de freiner l’assimilation de l’acide folique par notre organisme, ce qui favorise divers processus de cancérisation. 

 

Téléchargez la publication Alcool et cancer

Références

Lisez-en plus

Témoignages

Elisabeth Bergé a eu un cancer du côlon à l’âge de 29 ans. Guérie, elle partage son expérience afin de soutenir toutes les personnes touchées de près ou de loin par la maladie.Lire la suite