Les traitements les plus fréquemment choisis dans le cadre d’un cancer de la vessie , seuls ou en association, sont les suivants :
Ces traitements nécessitent donc une coordination étroite entre différentes disciplines médicales et paramédicales.
Par ailleurs, la stratégie thérapeutique n’est jamais décidée par un seul médecin. Chaque patient souffrant d’ un cancer de la vessie, doit faire l’objet d’une Concertation Oncologique Multidisciplinaire (COM), où sont réunis des médecins des différentes disciplines. Le choix du traitement est le fruit de cette COM. Chaque traitement est donc individualisé.
En général, face à un cancer de la vessie, un traitement curatif est préconisé lorsque la tumeur se limite à la vessie et un traitement palliatif est mis en place en présence de métastases en dehors de la vessie.
Nous parlerons uniquement du traitement des cancers de la vessie les plus fréquents :
Différents facteurs influencent le choix du traitement, comme le stade du cancer. Celui-ci est déterminé par le nombre de tumeurs présentes dans la vessie ainsi que le degré de malignité de la tumeur. L’état général du patient joue aussi un rôle.
Le plus souvent, le traitement curatif des tumeurs à croissance superficielle peut s'effectuer selon trois techniques.
Le lavage vésical par des médicaments peut être administré après une opération ou seul, lorsqu'il n'est pas indispensable d'opérer. Tant l'ablation de la tumeur que le lavage vésical ont lieu par voie endoscopique (via l'urètre).
En général, un lavage vésical a lieu dans les deux semaines qui suivent l'opération. Ce traitement du cancer de la vessie se déroule en ambulatoire (sans hospitalisation). Les lavages sont administrés selon un schéma défini à l'avance et déterminé par le stade de la tumeur et le nombre de tumeurs détectées. La fréquence des lavages dépend du médicament (produit de lavage) utilisé, soit :
Les cytostatiques tuent les cellules qui se divisent. Ils sont particulièrement actifs sur les cellules qui se multiplient rapidement, comme les cellules cancéreuses, et moins sur les cellules saines. Au cours d'un lavement vésical, les cytostatiques séjournent pendant une à deux heures dans la vessie. Comme ces médicaments agissent également sur les cellules saines de la muqueuse vésicale, des effets secondaires peuvent se manifester :
Après l'arrêt du traitement du cancer de la vessie, la muqueuse cicatrise et, en général, les symptômes disparaissent.
Le BCG est un vaccin à base d'une solution de bacilles tuberculeux atténués qui s'avère également actif en cas de cancer de la vessie. Lorsqu'il est introduit directement dans la vessie, le BCG semble être surtout efficace contre la forme superficielle de ce cancer. Le mécanisme d'action exact du BCG demeure inconnu. Il renforcerait les défenses immunitaires de l'organisme contre les cellules cancéreuses. Les effets secondaires de ces traitements sont :
Ces symptômes augmentent avec le nombre de lavages. Habituellement, ils disparaissent rapidement après la fin de ce traitement du cancer de la vessie.
Chez un faible pourcentage de patients (environ 4 %), les effets secondaires sont plus sévères : forte fièvre, beaucoup de sang dans les urines et, chez les patients de sexe masculin, une inflammation de la prostate. Ces symptômes se traitent en général aisément. Quelquefois, il est nécessaire de reporter les lavements encore prévus, très rarement de les arrêter définitivement.
Le déroulement est identique pour les deux produits de lavage.
Le traitement de référence pour ce type de cancer de la vessie est l'ablation chirurgicale de la tumeur par endoscopie. L'opération seule peut s'avérer suffisante, mais elle est parfois suivie d'un lavement vésical. S'il est nécessaire d'enlever l'entièreté de la vessie par un autre type d’opération, le chirurgie procède par la même occasion soit à la création d’une voie de sortie artificielle de l'urine appelée stomie urinaire, soit à la création d’une néo-vessie.
L'intervention chirurgicale qui a lieu via l'urètre porte le nom de "résection transurétrale de vessie" ou RTU (transurethral resection ou TUR en anglais). Pour cela, le patient doit habituellement rester quelques jours à l'hôpital. L'opération se déroule généralement sous anesthésie loco-régionale (la partie inférieure de l'abdomen est insensibilisée) ou générale.
Après une opération, il y a une forte probabilité (60 à 70 %) que la tumeur réapparaisse au cours de l'année qui suit. Ce phénomène porte le nom de récidive. Plus la tumeur est maligne, plus la probabilité de récidive est élevée. Pour réduire ce risque de récidive, on procède à un lavage de la vessie par des médicaments. Après un tel traitement du cancer de la vessie, la tumeur a moins de chances de récidiver ou il lui faut plus longtemps avant de réapparaître.
Dans un chapitre à part, vous découvrez plus d’infos générales sur la chirurgie.
Les patients présentant une ou plusieurs tumeurs à croissance superficielle dans la vessie peuvent parfois bénéficier d'un traitement au laser, par cystoscopie.
Le laser utilise des rayons lumineux particuliers capables de détruire les cellules. Le traitement se fait à l'aide d'un cystoscope que l'on introduit jusque dans la vessie. Les rayons laser sont émis par un appareil et amenés, via le cystoscope, jusque dans la vessie. Au moyen du cystoscope, le médecin peut déterminer avec précision l'emplacement atteint par les rayons laser dans la vessie.
Les rayons laser brûlent les cellules superficielles tout en ne causant qu'un minimum de dommages à la paroi vésicale. Au cours de ce type de traitement, il n'y a donc que très peu de sang qui est libéré dans la vessie.
Ce traitement du cancer de la vessie est peu douloureux et peut en principe avoir lieu en ambulatoire.
Le traitement curatif du carcinome in situ consiste en des lavages de la vessie avec des cytostatiques ou avec un liquide contenant du BCG.
Si le carcinome in situ n'a pas disparu après les lavages vésicaux, une ablation chirurgicale de la vessie peut finalement s'avérer nécessaire. En fonction du type de carcinome in situ, une ablation chirurgicale de la tumeur est parfois directement possible. On pratique alors une résection transurétrale (RTU).
La radiothérapie est rarement utilisée à ce stade de la maladie.
Les patients souffrant d’un carcinome in situ peuvent parfois bénéficier d'un traitement au laser, par cystoscopie.
Les patients atteints d'une tumeur infiltrante dont la croissance est limitée à l'épaisseur de la paroi vésicale recevront un traitement curatif. Par contre, lorsque des métastases du cancer de la vessie sont détectées, le spécialiste conseillera un traitement palliatif.
Chaque fois que possible, les patients se verront conseiller une ablation chirurgicale de la vessie. Il s'agit d'une opération importante. L’opération est souvent précédée ou suivie par de la chimiothérapie. Lorsqu'un patient n'est pas en excellente condition physique ou est trop âgé, une telle opération peut présenter un risque accru. Il est alors préférable de lui conseiller une radiothérapie.
Pendant l'intervention, quelques ganglions lymphatiques autour de la vessie sont retirés. Ils seront immédiatement examinés au laboratoire par un anatomopathologiste pour y déceler la présence éventuelle de cellules tumorales. La suite de l'intervention dépend des résultats de cet examen.
L'opération se poursuit et le chirurgien procède à l'ablation de la vessie.
Pour qu'il puisse continuer à évacuer ses urines, le patient subit alors une stomie urinaire (cf. infra). Pour augmenter l’efficacité du traitement du cancer de la vessie, l’opération est souvent précédée ou suivie par de la chimiothérapie.
Il est fort possible que l'on renonce alors à poursuivre l'opération. La chirurgie, dans ces conditions, présente plus d'inconvénients que d'avantages. Dans ce cas, la vessie n’est donc pas retirée. Par contre, un traitement palliatif sera proposé.
Lorsque la maladie n'est plus limitée à la vessie, mais que des métastases sont également présentes en d'autres endroits de l'organisme, le patient se voit proposer un traitement palliatif. Le principal objectif d'un tel traitement est de ralentir l'évolution du cancer de la vessie et de soulager les symptômes qui en résultent, comme la douleur. À cet effet, votre médecin peut proposer :
Grâce à l'irradiation, il est possible de détruire totalement ou partiellement les cellules cancéreuses. Celles-ci tolèrent moins bien l'irradiation que les cellules saines. En effet, les cellules cancéreuses endommagées ne se réparent pas ou pratiquement pas alors que les cellules saines se réparent habituellement bien.
La radiothérapie peut être appliquée sous forme d'irradiation externe ou d'irradiation interne.
Dans le cadre des traitements du cancer de la vessie, l'irradiation externe est le plus souvent choisie.
Découvrez plus de détails sur la radiothérapie.
La chimiothérapie est le traitement du cancer par des médicaments spécifiques, les cytostatiques. Ceux-ci perturbent le développement des cellules cancéreuses et sont capables de les détruire. Ces médicaments sont administrés par Baxter ou pris par la bouche. Il ne s’agit donc pas ici d’un traitement local par lavages de la vessie, mais bien d’un traitement général.
Après l'ablation de la vessie, l'urine ne peut plus être éliminée de l'organisme par les voies naturelles. Le chirurgien crée alors, dans la plupart des cas, une stomie urinaire (voie de sortie artificielle de l’urine au niveau de l’abdomen). Parfois, il est possible de reconstituer une "néo-vessie".
Pour réaliser ce réservoir urinaire (vessie artificielle), le médecin utilise un morceau d'intestin grêle long d'une quinzaine de centimètres. Ce morceau d'intestin est fermé à une extrémité pour former une sorte de poche, une pseudo-vessie. Les deux uretères seront raccordés à cette poche. Ensuite une ouverture à travers la peau du ventre (stomie) est réalisée, juste sous la poche, pour relier l'ouverture de la poche à l'extérieur.
Cette poche est ensuite suturée à la peau de l'abdomen. L'endroit de la suture à la peau porte le nom de stomie urinaire. Cette opération porte également le nom de déviation urinaire de Bricker ou, en langage courant, de "vessie de Bricker".
Ce réservoir est dépourvu de mécanisme de fermeture. L'urine s'écoule donc directement vers l'extérieur. Autour de la stomie urinaire ainsi créée, une poche collectrice est fixée qui récoltera l'urine. Celle-ci s'écoule donc continuellement depuis les reins, via les uretères, jusque dans le réservoir, puis s'évacue spontanément dans la poche placée à l'extérieur.
Pour réaliser un réservoir urinaire continent ou une stomie urinaire continente, le chirurgien se sert d’un morceau de gros intestin et/ou d'intestin grêle d'une cinquantaine de centimètres de long pour fabriquer un réservoir. Ensuite, les deux uretères sont raccordés à ce réservoir d'une manière particulière, afin de créer un système de vanne. Grâce à cela, le reflux de l'urine de la poche vers les uretères est rendu pratiquement impossible.
Le réservoir est relié à la peau de l'abdomen et fixé à celle-ci de manière à former une valve qui empêche l'écoulement spontané de l'urine vers l'extérieur.
La vidange du réservoir est effectuée par le patient lui-même au moyen d'un cathéter. Ceci doit se faire au moins quatre fois par jour. L'avantage de cette méthode est que le patient n'a plus besoin de porter en permanence une poche collectrice fixée à l'abdomen. Malheureusement, il n'est pas toujours possible de créer une stomie urinaire continente.
Apprenez-en plus sur les stomies urinaires.
Dans certaines situations spécifiques, il peut arriver qu’une seule partie de la vessie soit retirée. Dans ce cas, un "réservoir à urine" est créé dans la portion terminale de l'intestin grêle, la première partie du gros intestin ou les deux. Ce "réservoir" est séparé du reste de l'intestin et raccordé aux uretères (canaux qui conduisent l'urine des reins à la vessie).
Si le sphincter (muscle autour de l'orifice d'un organe, assurant l'ouverture et la fermeture de celui-ci) de la vessie reste opérationnel, il est raccordé au réservoir, ce qui permet une forme plus naturelle de rétention et d'évacuation des urines. Malheureusement, il n'est possible de créer une néo-vessie que chez un pourcentage limité de patients.