Les traitements des cancers de la sphère ORL nécessitent une coordination étroite entre différentes disciplines médicales et paramédicales car ils associent, en fonction des besoins, la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie et les traitements au laser. Ces traitements sont administrés seuls ou plus souvent en combinaison avec d’autres. Par ailleurs, la prise en charge de ces cancers nécessite aussi un suivi au niveau nutritionnel par une diététicienne afin de prévenir une perte de poids trop importante, ainsi que par une logopède en cas de problèmes de phonation et/ou de déglutition.
La stratégie thérapeutique n’est jamais décidée par un seul médecin. Chaque patient souffrant d’un cancer du larynx doit faire l’objet d’une Concertation Oncologique Multidisciplinaire (COM), où se réunissent les médecins des différentes disciplines. Le choix du traitement est le fruit de cette COM. Chaque traitement est donc individualisé.
Le choix du traitement dépend essentiellement de :
La plupart des personnes atteintes par un cancer du larynx se voient proposer une radiothérapie et/ou une opération chirurgicale. Ces traitements visent une guérison définitive et sont donc curatifs. Un traitement adjuvant est un composant du traitement curatif et a pour but d’améliorer le résultat final.
Si le traitement est destiné à freiner la maladie et/ou à diminuer ses symptômes, il s’agit d’un traitement palliatif.
La radiothérapie peut être administrée seule, en association avec la chimiothérapie ou en complément d’une opération chirurgicale.
Les traitement radiothérapiques d’un cancer du larynx s’étalent sur plusieurs séances, le plus souvent à raison de 4 à 5 sessions par semaine. La thérapie dure environ 4 à 7 semaines selon la taille de la tumeur.
Actuellement, l’efficacité d’une radiothérapie accélérée est à l’étude, c’est-à-dire l’administration d’une même dose totale répartie sur une période plus courte, en combinaison avec certains médicaments. Le but recherché est que l’effet du rayonnement sur les cellules tumorales soit plus important et que ces traitements combinés permettront une meilleure conservation de la voix. A l’heure actuelle, ce traitement n’est toutefois proposé que dans le cadre d’une recherche clinique.
Découvrez plus d’informations générales sur la radiothérapie.
La radiothérapie s’accompagne de quelques effets secondaires. Leur nature et leur importance dépendent surtout de la taille de la zone d’irradiation et de la quantité de rayons. Certains effets secondaires sont temporaires, d’autres peuvent être définitifs.
Pendant le traitement, le radiothérapeute examine régulièrement le malade. Comme les effets secondaires peuvent être importants, le médecin y consacre une attention particulière. En cas de problèmes fréquents d’alimentation, le conseil personnalisé d’un diététicien est également très utile.
L’intervention chirurgicale peut consister en l’ablation partielle ou totale du larynx. Si la tumeur est de petite taille, l’ablation partielle suffit parfois. Comme c’est le cas avec la radiothérapie, le patient conserve alors souvent sa voix.
Lorsqu’une opération s’avère nécessaire, la plupart des malades se voient cependant conseiller une ablation totale du larynx, ce qu’on appelle une laryngectomie. Parfois, cette opération est précédée d’une courte radiothérapie, mais le plus souvent la radiothérapie est instaurée après l’intervention chirurgicale. La nécessité de la radiothérapie dépend des résultats de l’examen tissulaire après l’opération. Pendant la laryngectomie, le larynx et les cordes vocales sont enlevés. Le patient devient alors muet.
Cette ablation entraîne une connexion directe entre le pharynx et la trachée, ce qui n’est bien sûr pas souhaitable. Pour pallier à ce problème et éviter les fausses routes alimentaires vers les poumons, une ouverture est réalisée au niveau du cou (c’est ce qu’on appelle une trachéostomie) et l’extrémité supérieure de la trachée est, par cette ouverture, mise en contact direct avec l’extérieur.
Cette opération supprime toute connexion entre la cavité buccale et le pharynx d’une part, et la trachée d’autre part. L’inhalation et l’expiration par le nez et par la bouche ainsi que la toux ne sont donc plus possibles. Au début surtout, le trachéostome a tendance à rétrécir. Pour garantir le passage de l’air, le médecin place pendant l’opération une canule qui permet de tenir le trachéostome ouvert. Après l’opération, tout un apprentissage est nécessaire.
Une opération de laryngectomie est synonyme de séquelles. Tous les patients se demandent avec angoisse s’ils pourront encore parler après la chirurgie. Pour cette raison, avant l’opération, le malade reçoit la visite d’un logopède.
Avant l’opération, le logopède évalue le mode phonatoire du patient et le son de sa voix. Il examine, entre autres, comment le malade utilise sa langue et ses dents quand il parle. Si une personne a des fausses dents, il vérifie que son dentier soit bien adapté. Une prothèse mal adaptée peut constituer une entrave au réapprentissage de la parole après l’opération.
Par ailleurs, avant l’opération, de nombreux hôpitaux proposent à leurs patients un entretien avec une personne ayant déjà eu une laryngectomie. Cet entretien avec quelqu’un qui sait exactement ce que signifie cette opération peut apporter un soutien important. De plus, une personne qui est déjà passée par cette intervention sait quelles questions le patient peut se poser et peut montrer au futur opéré comment parler par la suite.
Pour de nombreux malades, les premiers jours qui suivent l’opération sont les plus durs. Il n’est pas facile, en effet, d’accepter de ne plus rien pouvoir dire et d’être obligé de tout écrire. Le plus souvent, la rééducation vocale commence déjà pendant l’hospitalisation. Notez qu’il existe des associations de patients laryngectomisés auprès desquelles vous pourrez également trouver de précieuses informations et du soutien.
Radiothérapie et chimiothérapie sont souvent administrées en parallèle chez les patients atteints d’un cancer étendu du larynx. La chimiothérapie est parfois utilisée avant la chirurgie (traitement néoadjuvant) ou après celle-ci (traitement adjuvant).
Face au cancer du larynx, la chimiothérapie peut aussi être un traitement palliatif destiné aux patients chez lesquels la maladie est découverte à un stade avancé, et chez qui les cellules tumorales sont persistantes dans une région déjà précédemment traitée ou lorsque les autres méthodes de traitement ne sont plus possibles.
Découvrez nos informations générales concernant la chimiothérapie.
Outre son action sur les cellules cancéreuses, la chimiothérapie agit également sur certaines cellules saines. Il peut en découler des effets secondaires désagréables, notamment des nausées, des vomissements, des troubles intestinaux, des aphtes au niveau de la bouche, une sensibilité accrue aux infections, une perte de cheveux ou une fatigue intense. Certains de ces effets secondaires peuvent être combattus à l’aide de médicaments ou de soins spécifiques. Ils disparaissent progressivement à l’arrêt du traitement.
Il est possible de détruire localement les tissus tumoraux à l’aide de certains types de rayons laser. Le traitement au laser via laryngoscopie directe n’est utilisé qu’occasionnellement face au cancer du larynx, à savoir:
Toutefois, dans ces cas, le traitement au laser est précédé d’une intervention chirurgicale ou de radiothérapie.
Issus de la recherche, ces traitements bloquent une « cible » spécifique au niveau des cellules cancéreuses ou autres. Cependant, ces « cibles » ne se retrouvent pas dans toutes les cellules. Il faut donc au préalable vérifier la présence de la cible avant d’envisager un traitement ciblé d’un cancer du larynx.
Le cetuximab est un anticorps monoclonal ciblant et bloquant le récepteur au facteur de croissance épidermique (EGFR) surexprimé à la surface de certaines cellules tumorales. Il est utilisé en association avec la radiothérapie ou la chimiothérapie pour le traitement des cancers de la tête et du cou, dont certains cancers du larynx.