Pour les traitements du cancer du poumon, une coordination étroite entre différentes disciplines médicales et paramédicales est nécessaire. En effet, ils associent, en fonction des besoins, chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie et nouveaux traitements ciblés. Ces différents traitements peuvent être utilisés seuls ou en association.
Le choix du (des) traitement(s) dépend de plusieurs facteurs, dont :
En ce qui concerne les cancers du poumon, les traitements sont divisés en deux grandes catégories selon le type de un cancer, "non à petites cellules" ou "à petites cellules".
Par ailleurs, la stratégie thérapeutique n’est jamais décidée par un seul médecin. Chaque patient souffrant d’un cancer du poumon doit faire l’objet d’une Concertation Oncologique Multidisciplinaire (COM), où sont réunis des médecins des différentes disciplines. Le choix du traitement est le fruit de cette COM. Chaque traitement est donc individualisé. Par traitement, vous trouverez ci-dessous un aperçu des effets secondaires.
L’opération est pratiquée par des chirurgiens spécialisés en chirurgie thoracique. Quand ils retirent la tumeur, ils doivent prendre tout autour d’elle une “marge” de sécurité, sur laquelle on vérifie, par examen au microscope, qu’il n’y a plus aucune cellule tumorale. C’est ce que l’on appelle la “résection en marge saine”. Ils doivent également retirer les ganglions lymphatiques proches de la tumeur et qui pourraient être envahis par des cellules cancéreuses.
Selon la localisation et la taille de la tumeur, le chirurgien retirera tout ou une partie du poumon :
Si le patient est difficilement opérable, la radiofréquence reste toutefois une solution. Cette technique consiste à introduire au travers de la paroi thoracique (sous anesthésie) une sonde “électrode” jusqu’à proximité de la tumeur. Un courant de haute fréquence est ensuite envoyé à travers cette sonde, qui va entraîner un échauffement local important et tuer les cellules cancéreuses.
La radiofréquence et la segmentectomie sont des interventions qui ne concernent que la tumeur. Ces traitements du cancer du poumon ne permettent pas de contrôler les ganglions voisins.
Après une chirurgie pulmonaire, le patient séjourne habituellement entre 24 et 48 h en soins intensifs, notamment pour lutter au mieux contre la douleur. Puis, en fonction du type de chirurgie, l’hospitalisation classique dure en moyenne 8 à 10 jours, sauf si des complications surviennent. S’en suit une période de convalescence.
Pour la radiofréquence, il convient de passer une nuit sous surveillance. En fonction de la capacité pulmonaire de départ, les médecins pourront proposer un cycle de rééducation respiratoire, basée sur la kinésithérapie et un entraînement physique très suivi. Ces approches améliorent de façon importante la récupération post-opératoire.
Pour les cancers du poumon, la radiothérapie peut être utilisée :
Les récents appareils de radiothérapie permettent de cibler très précisément la zone à traiter. Ceci augmente les chances de réussite du traitement, tout en limitant les effets secondaires.
La radiothérapie peut aussi être employée en combinaison avec de la chimiothérapie (radiochimiothérapie) pour renforcer leurs effets respectifs. Ces traitements combinés sont plus lourds en raison des effets secondaires de la chimiothérapie d’une part et des rayons d’autre part.
Un traitement de radiothérapie dure généralement 6 à 7 semaines à raison d’une séance par jour. Des études sont actuellement menées afin d’établir si d’autres schémas d’administration pourraient améliorer l’efficacité du traitement.
Pour les petites tumeurs localisées chez des personnes difficilement opérables, le médecin peut faire appel à la radiothérapie stéréotaxique. Cette technique nécessite un appareillage sophistiqué qui délivre de multiples faisceaux de rayons qui se rejoignent au niveau de la tumeur. Toute l’efficacité du traitement est basée sur la détermination précise du volume tumoral qui recevra une dose élevée de rayons. Aucune hospitalisation n’est nécessaire, mais la procédure est appliquée en 3 à 5 séances espacées de quelques jours.
La radiothérapie entraîne des effets secondaires à court et à long terme. Les premiers sont souvent passagers, et disparaissent progressivement peu après la fin du traitement et les seconds sont souvent définitifs.
À court terme
Une radiothérapie peut causer :
Ces troubles disparaissent généralement après la fin du traitement.
À long terme
Les éventuels effets toxiques tardifs de la radiothérapie thoracique sont à présent devenus rares grâce aux progrès techniques et à une meilleure connaissance de la physiologie. Néanmoins, ils n’ont pas totalement disparu.
Il peut s’agir de la pneumonie chronique (pneumopathie radique). Elle se traduit par l’apparition d’un essoufflement de plus en plus marqué dans les mois suivant la fin de la radiothérapie, en raison d’une inflammation puis d’une fibrose de la région pulmonaire irradiée. Son traitement repose essentiellement sur la cortisone.
Des infections respiratoires peuvent aussi se produire. La radiothérapie thoracique peut fragiliser les poumons et prédisposer aux infections bronchiques ou pulmonaires. Les antibiotiques et la kinésithérapie respiratoire sont généralement efficaces. La vaccination antigrippale annuelle est fortement recommandée, après la fin du traitement
Une pleurésie (liquide apparaissant dans la plèvre, enveloppant le poumon) ou une péricardite (liquide apparaissant dans le péricarde, enveloppant le coeur) peuvent survenir, parfois plusieurs années après le traitement par radiothérapie. Une ponction pleurale ou péricardique peut être nécessaire afin d’évacuer et d’analyser le liquide.
Notons que les nouvelles techniques de radiothérapie, beaucoup plus précises que par le passé, permettent de réduire très nettement ces effets secondaires.
Dans le cas d’un cancer du poumon, les médicaments à base de platine sont courants, habituellement associés à d’autres cytostatiques et/ou des traitements ciblés. Un régime de chimiothérapie consiste en un certain nombre de cures, en alternance avec des périodes de récupération. Le type de cancer du poumon influence le choix des médicaments utilisés.
La chimiothérapie s’attaque aux cellules à division rapide, ce qui est le cas pour les cellules cancéreuses. Mais elle peut aussi avoir un effet sur les autres cellules à division rapide, telles que celles de la moelle osseuse, des muqueuses buccales et intestinales et des racines des cheveux.
Ces effets dépendent du médicament employé, de la dose et de la durée du traitement. Ils peuvent se traduire par :
Ces troubles disparaissent généralement après l’arrêt du traitement. Beaucoup d’entre eux, comme les vomissements, peuvent être prévenus ou traités grâce à des médicaments.
Certaines chimiothérapies, notamment celles à base de platine, peuvent également causer des dégâts aux nerfs (neuropathie). Les conséquences sont des pertes d’audition ou des symptômes localisés dans les mains et les pieds tels que des douleurs, une sensation de brûlure, picotements, hypersensibilité au froid ou au chaud, une sensation de faiblesse. Ces troubles disparaissent normalement à la fin du traitement, mais peuvent perdurer chez certaines personnes. Dans certains cas, il est nécessaire de réduire la dose de chimiothérapie ou même de différer, voire d’arrêter le traitement.
Des médicaments récents permettent de s’attaquer aux cellules cancéreuses en interférant de façon sélective avec certaines étapes-clés de leur fonctionnement. Ces thérapies dites “ciblées” (parfois aussi appelées biothérapies) sont souvent utilisées en combinaison avec la chimiothérapie classique. Des études récentes ont montré que toutes les cellules cancéreuses ne présentent pas les mêmes « cibles » pour des traitements ciblés. Ceux-ci doivent donc être choisis au cas par cas, en fonction des particularités biologiques de chaque cancer.
Dans le cas d’un cancer du poumon, on a généralement recours, à l’heure actuelle, à l’erlotinib ou au gefitinib, à condition qu’une mutation soit présente dans un gène particulier (appelé EGFR). D’autres traitements ciblés font toujours l’objet de recherches cliniques.
Ces médicaments sont habituellement utilisés après une chimiothérapie, ou en cas de récidive, ou encore si le cancer continue à progresser malgré la chimiothérapie. Dans quelques tumeurs présentant une mutation particulière, ils sont introduits en première ligne de traitement. Ces médicaments se présentent sous forme de comprimés.
L’arrivée des thérapies ciblées a suscité l’espoir que ces médicaments, d’action plus sélective, seraient dénués d’effets secondaires. Ce n’est malheureusement pas le cas. Certains d’entre eux sont même à l’origine de réactions intenses (allergies, réactions cutanées, etc.).
Toutefois, la bonne nouvelle est que ces effets secondaires sont souvent prédictifs de leur efficacité, ce qui n’est pas le cas avec la chimiothérapie. Parmi les autres effets secondaires possibles, citons : maux de tête, fatigue, fièvre et diarrhée.