Cancers du sein - Causes

Il n'y a pas de causes ni de déclencheurs uniques du cancer du sein. Chez la majorité des malades, aucune cause particulière n’est identifiée. Cependant, certains facteurs de risque, qui accroissent la probabilité de cette maladie, ont été définis. 

Facteurs de risque communs aux hommes et aux femmes

  • l'hérédité 
  • l'exposition aux radiations 
  • une maladie bénigne du sein dans le passé

Facteurs de risque spécifiques aux hommes

  • une fonction testiculaire diminuée (production insuffisante de testostérone) 
  • le syndrome de Klinefelter (trouble héréditaire rare caractérisé par la présence d'un chromosome X supplémentaire) 
  • des organes sexuels peu développés 
  • des anomalies hormonales 

Facteurs de risque possibles chez les hommes

Seins

Un développement exagéré des seins chez l'homme (gynécomastie).

Testicules

Divers problèmes de testicules (orchite, traumatisme ou testicules non descendus).

Génétique

Une prédisposition génétique, le gène BRCA2, peut être associé à un risque élevé de cancer du sein chez l'homme

Origine ethnique 

Selon les études menées par le NCI (National Cancer Institute, USA), les hommes noirs sont plus fréquemment atteints (18 par million) que les blancs (8 par million).

Situation géographique

En 2002 :

  • en Égypte, le cancer du sein chez l'homme représentait 6 % de tous les cancer
  • en Zambie, il en représentait 15 %

Certains ont suggéré que la shistosomiase (maladie parasitaire atteignant notamment le foie) pourrait être à l'origine d'un excès de synthèse d'œstrogène, ce qui favoriserait le développement de ce type de cancer.

D'autres experts suspectent, par contre, un lien entre une atteinte du foie et la malnutrition.

Causes et facteurs de risque du cancer du sein aux femmes

L'âge

L'âge est le facteur de risque le plus répandu : 3 cancers du sein sur 4 se manifestent chez les femmes de 50 ans et plus. L'âge moyen au moment du diagnostic est de 62 ans. 

Certaines conditions hormonales

  • Le fait de ne pas avoir eu d'enfant ;
  • Avoir eu son premier enfant après l'âge de 30 ans ;
  • Avoir eu ses premières règles avant 12 ans.

Antécédents personnels

  • Avoir déjà eu un cancer du sein ;
  • Être atteint de certaines affections du sein, comme la maladie de Reclus (affection caractérisée par la présence de nombreux kystes dans les deux seins).

La pilule

Une prise précoce (peu après le début de la puberté) et/ou prolongée de la pilule augmenterait légèrement le risque de cancer du sein. 

L'antigène BRCA (BReast Cancer Antigen)

5 à 10 % des cancers du sein sont liés à une anomalie génétique (mutation) d'un gène appelé "BRCA". Cette anomalie est transmissible par voie héréditaire et peut être mise en évidence par un dépistage génétique.

Le THS (traitement hormonal substitutif)

La prise d'hormones à la ménopause a été indiquée comme cause possible du cancer du sein, surtout en cas de prise de longue durée. Les femmes qui y ont recours doivent être d’autant plus attentives à faire des examens de dépistage réguliers (mammographies). Il faut donc discuter avec son médecin des avantages, mais aussi des inconvénients potentiels de ce traitement. 

Le mode de vie

Certaines études font état de liens possibles entre les causes possibles d’un cancer du sein et différents modes de vie. La prévention consiste alors à :

  • réduire la prise de boissons alcoolisées - à concurrence d’une consommation par jour maximum ;
  • éviter les kilos superflus ;
  • faire de l'exercice physique ;
  • adopter une alimentation plus équilibrée ;
  • allaiter, lorsque c'est possible.

De toute façon, ces bonnes habitudes de vie ne sont que bénéfiques pour la santé.

Il est probable que le tabagisme actif et passif augmente le risque de cancer du sein chez les femmes. Ces résultats sont toutefois encore à confirmer par d’autres recherches.

L’hérédité

Dans la plupart des cas, on n’identifie aucune prédisposition héréditaire chez une femme atteinte d’un cancer du sein. Les causes héréditaires (génétiques) du cancer du sein ne concernent que 5 à 10% des patientes. L’hérédité peut être évoquée lorsque plusieurs proches (la mère, une tante et/ou une sœur, un homme de la famille) sont ou ont été atteints d’un cancer du sein, et plus particulièrement si la maladie s’est déclarée chez ces proches avant la ménopause.

Seuls 5 à 10 % des cancers du sein sont donc à composante héréditaire, c’est-à-dire liés à une mutation génétique héritée d’un des parents (qu’elle soit identifiée ou non).
Les chercheurs ont identifié un certain nombre de mutations génétiques favorisant la survenue de cancers du sein. Le plus souvent, celles-ci portent sur des gènes appelés BRCA1 (pour BReast CAncer 1 : gène 1 du cancer su sein) et le BRCA2 (pour BReast CAncer 2 : gène 2 du cancer du sein).

Etre porteur d’une mutation sur l’un de ces gènes n’implique pas systématiquement l’apparition d’un cancer, mais augmente le risque d’en développer un. C’est ce qu’on appelle une prédisposition génétique. 

Mutations des gènes BRCA1 et BRCA2

Ces deux gènes participent à la réparation des lésions que l’ADN subit régulièrement. La présence de mutations dans l’un de ces deux gènes altère cette fonction et fait augmenter fortement le risque de cancer du sein et de l’ovaire. Si une personne est porteuse d’une mutation dans l’un de ces gènes, cela multiplie son risque de cancer du sein par un facteur d’au moins 4 ou 5 par rapport à la population générale.

En 2014, un troisième gène de prédisposition au cancer du sein a été identifié. Il s’agit du gène PALB2 dont l’altération (modification, mutation ou délétion) augmente également significativement le risque de cancer du sein (risque probablement multiplié par 2 à 4 chez les femmes porteuses par rapport à la population générale). 

Autres mutations liées aux cancers du sein

D’autres mutations, beaucoup plus rares, augmentent également le risque de cancer du sein mais dans une mesure bien moindre que les mutations BRCA. Elles apparaissent dans le cadre de divers syndromes :

  • TP53 : une mutation de ce gène se retrouve chez les personnes atteintes du syndrome de Li Fraumeni. Ce dernier fait s’accompagne d’un risque augmenté pour de nombreux cancers (sein, leucémie, cerveau et divers sarcomes).
  • CHEK2 : une mutation dans ce gène empêche l’initiation du processus de réparation des cellules défectueuses. Dès lors, les anomalies affectant d’autres gènes peuvent échapper au processus de réparation et se répliquer, favorisant alors le phénomène de cancérisation.
  • ATM : les personnes atteintes d’ataxie-télangiectasie présentent des mutations de ce gène sur les deux chromosomes. Il semble que les femmes porteuses d’une mutation sur un seul chromosome ont un risque augmenté de cancer du sein.
  • PTEN : une mutation de ce gène se retrouve chez les patients atteints du syndrome de Cowden, qui prédispose au développement de différents cancers, dont les cancers de la thyroïde et certains cancers du sein.
  • STK11/LKB1 : on retrouve une mutation de ce gène chez les personnes atteintes du syndrome de Peutz-Jeghers, une maladie qui prédispose au risque de cancers du gros intestin, de l’ovaire et du testicule, mais également du sein.
  • CDH1 : une mutation dans ce gène se retrouve chez les individus atteints d’un cancer gastrique héréditaire, prédisposant au cancer de l’estomac et au cancer du sein.

Consultation et tests génétiques

Pour savoir si vous êtes concerné(e) par une prédisposition génétique, commencez par en discuter avec votre médecin généraliste ou votre gynécologue. Il vous posera des questions sur votre histoire familiale et vous orientera éventuellement vers oncogénéticien.

Attention : cette prédisposition génétique peut se transmettre aussi bien par les femmes que par les hommes, et peut se transmettre aussi bien aux garçons qu’aux filles, même si les conséquences d’être porteur d’une mutation dans un gène conférant une prédisposition au cancer du sein ont moins d’impact chez un homme que chez une femme.

D’ailleurs, chez les hommes, les mutations du gène BRCA2 (et BRCA1 dans une moindre mesure) augmentent également le risque de cancer du sein (risque qui reste néanmoins modéré et en-dessous du risque de n’importe quelle femme de la population générale).

Pour être remboursés par la sécurité sociale, les tests génétiques doivent être réalisés dans l’un des 8 centres de génétique belges (ou hôpitaux collaborant avec l’un de ces centres), dans le respect des indications des tests, telles que définies par le Collège de Génétique Médicale.

Le test génétique initial se fera toujours (quand c’est possible bien entendu) d’abord chez l’une des personnes de la famille ayant développé un cancer suspect d’être lié à un risque génétique : c’est la façon la plus sûre de pouvoir interpréter correctement le résultat et de décider si un test génétique est utile pour les personnes de la famille n’ayant pas développé de cancer.

L’analyse génétique nécessite un échantillon de sang qui sera analysé par les services d’oncogénétique. Les résultats, qui peuvent prendre plusieurs semaines, sont communiqués personnellement lors de la consultation génétique suivante.

Liste des centres de génétique de référence Belgique:

  1. Centre de Génétique Humaine, CHU Liège
    Domaine universitaire du Sart Tilman Bât B35, 4000 Liège
    Tel. : 04 366 72 38
     
  2. Universitair ziekenhuis Gent
    Kliniek voor Kinderziekten “C Hoofdt”
    De Pintelaan 185, 900 Gent
    Tel.: 09 240 35 97
     
  3. Université Libre de Bruxelles (Hôpital Erasme et autres sites) 
    Service de Génétique Médicale
    Route de Lennik 808, 1070 Bruxelles
    Tel. : 02 555 64 30
     
  4. Vrije Universiteit Brussel 
    UZ Brussel – Dienst Pediatrie
    Laarbeeklaan 101, 1090 Brussel
    Tel. : 02 477 56 95
     
  5. Université catholique de Louvain 
    Cliniques universitaires Saint-Luc – Centre de Génétique Humaine
    Avenue Hippocrate 10, 1200 Bruxelles
    Tel. : 02 764 10 68
     
  6. Centrum Menselijke Erfelijkheid – KULeuven
    UZ Gasthuisberg – Dienst Pediatrie
    Herestraat 49, 3000 Leuven
    Tel. : 016 34 38 20
     
  7. Centrum Medische Genetica - Universiteit Antwerpen
    Koningin Paola Kinderziekenhuis
    Lindendreef 1, 2002 Antwerpen
    Tel. : 03 280 21 37
     
  8. Institut de Pathologie et de Génétique – Charleroi 
    Avenue Georges Lemaître 25, 6041 Gosselies
    Tel. : 071 47 30 47

En savoir plus : Consultez le site de la “Belgian Society of Human Genetics » : http://www.beshg.be 

Le port du soutien-gorge

Internet et les réseaux sociaux suggèrent régulièrement, à tort et sans preuve scientifique, que les soutiens-gorge causent le cancer du sein. Une étude de 2014, faisant appel à plus de 1500 femmes, n'a trouvé aucun lien entre le port d'un soutien-gorge et le risque de cancer du sein. Le nombre d'heures de port du soutien-gorge, l'âge auquel les femmes ont commencé à en porter et le fait qu'il ait une armature ou non n’a aucune importance.

Que vous portiez des soutiens-gorge ou non, cela n’augmente donc pas le risque de cancer du sein. Si vous en portez un, veillez, pour votre confort, à porter un soutien-gorge bien ajusté. N’hésitez pas à demander conseils et n'oubliez pas que votre tour de poitrine peut changer et fil du temps.

 

Dernière adaptation le: 1/12/2021

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