Le cancer colorectal (gros intestin) fait partie des 3 cancers les plus fréquents en Belgique, à la seconde place chez la femme et troisième place chez l’homme, avec au total près de 8000 nouveaux cas chaque année. Il provoque plus de 2500 décès par an en Belgique, mais ce n’est pas une fatalité : les tests de dépistage peuvent sauver des vies !
Et en ce mois de mars, mois international de sensibilisation au cancer colorectal, la Fondation contre le Cancer rappelle l’importance de se faire dépister avant les symptômes. Les autorités mettent un test gratuit et facile à effectuer à la disposition des hommes et des femmes de 50 à 74 ans.
Il doit être réalisé tous les deux ans. Parlez-en à votre médecin !
Le cancer colorectal peut passer longtemps inaperçu. Il faut donc le traquer, avant qu’il ne commence à se manifester. Si l’on attend les premiers symptômes pour réagir, il est parfois déjà trop tard. Son dépistage systématique est destiné aux hommes et femmes de 50 à 74 ans, qui ne présentent aucun symptôme lié à ce cancer et qui n'ont pas de facteur de risque particulier (héréditaire notamment) de cancer colorectal. Tous les deux ans, un test efficace, gratuit et facile à effectuer à la maison leur est proposé. Il s’agit d’un prélèvement de selles, qui sera envoyé à un labo afin de rechercher des traces de sang invisibles à l’œil nu.
Dans 95% des cas, le test sera normal et les personnes seront rassurées. Si le test est positif, une colonoscopie de diagnostic sera recommandée. Le plus souvent, l’examen révèlera des lésions sans gravité ou des polypes qu’il vaut mieux ôter. Et si un cancer à un stade précoce est diagnostiqué à cette occasion, cela permettra une prise en charge rapide, avec d’excellentes chances de guérison.
De manière générale, il est suffisant de faire ce test tous les deux ans, car le cancer colorectal se développe généralement très lentement. Cependant, pour les personnes à risque particulièrement élevé, et notamment en cas de prédisposition héréditaire, il est conseillé de s'adresser à son médecin bien avant l'âge de 50 ans. Un dépistage par colonoscopie leur sera alors proposé.
En 2020, la participation au dépistage organisé reste trop faible avec 13,1% à Bruxelles et 13,1% en Wallonie. C 'est meilleur en Flandre, avec 48,5% de la population invitée à participer au dépistage qui effectué le test gratuit.
Plus tard le cancer est pris en charge, plus minces sont les chances de guérison. Et les traitements seront plus invasifs et pénibles, avec parfois de lourdes conséquences pour les patients. Tous stades confondus, le taux de survie relative à 5 ans pour le cancer colorectal en Belgique est de 70% (chiffres basés sur les années 2014-2019). Toutefois si le cancer est diagnostiqué à un stade I ou II (précoce), la survie sera respectivement de 97% et 88%. Tandis que pour un cancer colorectal de stade IV elle chutera à 20%, d’où l’importance d’une détection précoce.
La Fondation contre le Cancer rappelle dans son Baromètre belge du cancer combien la prévention peut changer la donne et interpelle les pouvoirs publics pour en faire une réelle priorité !
Rendu public à l’occasion de la journée mondiale contre le Cancer le 4 février dernier, le Baromètre belge du cancer a dressé un état des lieux global de la situation du cancer en Belgique. Parmi les recommandations formulées, le baromètre met l’accent sur l’importance des dépistages précoces pour lesquels « des efforts supplémentaires doivent être déployés pour encourager la population à participer ».
Le Baromètre précise qu’en matière de dépistages, il est indispensable de travailler sur les croyances et les perceptions de la population belge et de comprendre et d’inventorier les raisons qui empêchent les gens de participer, afin de pouvoir mettre les moyens nécessaires pour changer la donne. « C’est particulièrement vrai pour les tests de dépistages du cancer colorectal, et plus encore à Bruxelles et dans le sud du pays, où les taux de participation sont encore loin des 65%, objectif visé par l’Union Européenne » confirme le Dr Anne Boucquiau, directrice médicale et porte-parole de la Fondation contre le Cancer. En Flandre, en 2020 48,5% de la population invitée à participer au dépistage a effectue le test envoyé à la maison. La participation est plus faible avec 13,1% à Bruxelles et 13,1% en Wallonie.
La prévention est fondamentale pour la Fondation contre le Cancer, qui a également décidé de soutenir de nouveaux projets de recherche en matière de dépistage par le biais d'un appel spécial en 2022.
"Les taux de survie au cancer colorectal sont très élevés en Belgique par rapport aux autres pays européens. Cela est dû à une culture de l'innovation et de la recherche, à l'approche multidisciplinaire et à la facilité d'accès aux soins de santé dans notre pays. Mais dans la pratique quotidienne, je constate combien il est important d'investir dans la prévention, le dépistage et le diagnostic précoce : c'est ce qui offre encore le plus de possibilités d'améliorer encore les taux de survie. En tant que médecin, j'invite instamment la population à utiliser le test gratuit de dépistage"
Eric Van Cutsem, chef du département d'oncologie digestive de l'UZ et de la KULeuven, Président de la Fondation contre le Cancer
Le site web de la Fondation contre le Cancer contient de nombreuses informations sur le cancer colorectal et des recommandations pour réduire le risque de ce cancer. Plus d’infos : FCC/Cancer colorectal