Le nombre de cancers de l’oropharynx (partie de la gorge située juste derrière la cavité buccale) dus à une infection par des virus de la famille « HPV » (Papilloma virus humains) est en forte augmentation ces dernières années. La pratique du sexe oral peut entraîner la présence de ce virus dans la gorge, avec comme conséquence possible, en cas d’infection chronique, le développement d’un cancer. Elle serait la cause d’un quart à un tiers des cancers de l’oropharynx.
Sources : De Standaard, 09-05-14; Het Laatste Nieuw, 09-05-14; La Dernière Heure, 09-05-14; Mediquality, 03-04-14
641 cas de cancers de l’oropharynx ont été diagnostiqués en 2011 dans notre pays, en majorité chez des hommes (471). Malgré l’augmentation du nombre de cas dus aux virus HPV, l’alcool et le tabac restent les causes principales de cette maladie. Quand ce sont les virus HPV qui sont en cause, le diagnostic est généralement posé chez des personnes relativement jeunes (moins de 60 ans) et qui ne fument pas. Ces patients partagent souvent les mêmes habitudes sexuelles.
Le premier symptôme d’un cancer de la gorge lié aux HPV est généralement le gonflement d’un ganglion lymphatique dans le cou. Et ces tumeurs se développent le plus souvent à hauteur des amygdales.
Dans le cas des cancers de la gorge non liés aux HPV, les symptômes sont plutôt des douleurs dans la gorge, des problèmes pour avaler (déglutition) ou des douleurs thoraciques lors de la déglutition ; et les tumeurs se développent le plus souvent à la base de la langue.
Les cancers de la gorge consécutifs à une infection HPV semblent mieux répondre aux traitements que les autres formes de cette maladie. Cela peut être en partie dû aux habitudes de vie plus saines des personnes touchées, notamment une consommation de tabac et/ou d’alcool limitée ou inexistante. Les caractéristiques biologiques de la tumeur semblent également jouer un rôle.
Les HPV peuvent provoquer l’apparition d’autres types de cancers, comme celui du col de l’utérus. C’est la raison pour laquelle la vaccination gratuite est proposée aux jeunes filles âgées de 12 à 18 ans. Les vaccins actuels offrent une protection contre environ 70 % des souches HPV. On attend de nouveaux vaccins qui devraient faire monter ce chiffre à 90 %. La question se pose donc : ne serait-il pas utile de vacciner également les jeunes garçons ? Les avis à ce sujet sont partagés car il n’est pas encore prouvé de manière irréfutable que les vaccins actuels protègent efficacement contre les virus responsables des cancers de la gorge. De plus, ces cancers sont bien moins fréquents que ceux du col de l’utérus.