Ce n'est pas une fatalité ! La Fondation contre le Cancer veut inverser la tendance avec un plan d'action national d'envergure contre le cancer de la peau !
Chaque année, le nombre de diagnostics de cancer de la peau augmente. Environ 40% de tous les cancers détectés aujourd'hui sont un type de cancer de la peau. En 2018, on en dénombrait 43 745 en Belgique. C'est le cancer qui connaît la plus grande augmentation de cas. En outre, on s'attend à ce que les chiffres doublent encore au cours des dix prochaines années.
Il est temps de renverser la vapeur car la majorité des cancers de la peau peuvent être évités par une protection adéquate contre les rayons UV (soleil et solarium). La Fondation contre le Cancer appelle les autorités à mettre en œuvre un plan d'action national ambitieux comprenant la prévention, la détection et le traitement afin d'éviter une augmentation de la facture des soins de santé.
Pourquoi ce raz-de-marée de cancers de la peau
La Fondation contre le Cancer s'inquiète depuis longtemps de l'augmentation annuelle du nombre de diagnostics de cancer de la peau. Depuis des années, elle sensibilise le public, propose du matériel pédagogique dans les écoles pour protéger nos enfants, soutient financièrement la recherche scientifique (entre 2012 et aujourd'hui, elle a soutenu 16 projets de recherche sur le cancer de la peau pour un total de 5 584 427 €) et plaide pour interdire l’usage commercial des bancs solaires. Mais ce n'est pas suffisant.
En raison du vieillissement de la population, une augmentation significative était attendue. Mais l'augmentation est beaucoup plus importante que prévu. Environ 40% de tous les cancers découverts aujourd'hui sont des cancers de la peau. En 2004, 11 000 cas ont été recensés dans notre pays. En 2018, il y en avait déjà 43 745 et si nous continuons ainsi, il y en aura plus de 77 000 en 2030 (augmentation prévue par la Fondation Registre du Cancer). En 25 ans, l'augmentation est donc considérable. ![]() Cette augmentation s'explique en grande partie par le comportement des Belges qui s’exposent régulièrement au soleil, mais le changement climatique joue également un rôle. L'augmentation du nombre de jours ensoleillés signifie plus d'exposition à la lumière du soleil.
La diminution de la couche d'ozone a exposé toute la génération des baby-boomers à des valeurs UVI (indice UV) plus élevées. Le modèle des effets sur la santé AHEF (Atmospheric Health Effects Framework model) estime que les effets les plus significatifs sur l'incidence du cancer de la peau se produiront dans la génération née entre 1960 et 1980 parce qu'elle a reçu la plus grande dose cumulée de rayons UV au cours de sa vie. Cette génération était en tout cas beaucoup moins consciente de la nocivité des rayons UV que les suivantes. Les bains de soleil avec peu de protection et le succès des bancs solaires, surtout à partir des années 1990, ont entraîné une augmentation de l'incidence des cancers de la peau à partir de 2010. La Belgique reste l'un des leaders en termes d'utilisation des bancs solaires par rapport aux autres pays.
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Pression sur les soins de santé et factures plus élevées
Le fait que le nombre de diagnostics de cancer de la peau double presque tous les dix ans accroît la pression sur les soins de santé. Les temps d'attente pour les rendez-vous chez les dermatologues sont de plus en plus longs, et ont pour conséquence que certains patients reçoivent un diagnostic trop tard. Il est urgent de mettre en place un système dans lequel les patients à haut risque sont diagnostiqués en premier. L'avenir nous réserve une situation de plus en plus critique. Par exemple, 77 000 diagnostics de cancer de la peau sont prévus d'ici à 2030. Cela signifie une augmentation moyenne de 777 diagnostics par hôpital et une moyenne d'environ 100 par dermatologue. Une prévision, réalisée en 2014 par l'UGent, indique que la facture des soins de santé atteindra 3,2 milliards d'euros en 2034 et ce montant ne fait qu'augmenter. (Rapport disponible via le lien "plus d'infos" ci-dessous)
![]() Contenir le raz-de-marée est une nécessité urgente et réaliste avec un plan d'action national d'envergure
L'augmentation du nombre de cancers de la peau est un signal d'alarme clair. Les initiatives actuelles de prévention ne sont pas suffisantes à court terme pour réduire le nombre de diagnostics, la pression sur les services de soins de santé et les coûts des traitements. La Fondation contre le Cancer veut réduire le nombre de cancers de la peau, faire en sorte que chacun reçoive le bon diagnostic et le meilleur traitement possible à temps. Il est clair que sans prévention primaire, il est impossible d'inverser un afflux de patients en constante augmentation. La Fondation contre le Cancer préconise donc :
L'approche complète est décrite dans le livre blanc que vous pouvez télécharger. Il est absolument nécessaire de prendre cette question au sérieux et d'accélérer l'agenda.
Il y a un espoir qu'une approche nationale fonctionne. D'autres pays nous ont précédé avec une stratégie nationale qui porte ses fruits. Par exemple, le déclin du cancer de la peau chez les jeunes a commencé en Australie, le nombre d'utilisateurs de bancs solaires a rapidement diminué au Danemark, les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont vu un changement significatif des comportements de protection, etc.
L'approche coordonnée dans des pays comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Danemark, la Norvège, le Canada, l'Irlande, l'Allemagne et les Pays-Bas voisins prouve que c'est possible. ![]() "Tout d'abord, nous devons être guidés par la science, mais la solution est entre les mains des politiciens. Deuxièmement, nous devrons travailler ensemble et impliquer toutes les parties prenantes. Troisièmement, nous devons donner la priorité aux groupes à risque (notamment les jeunes, les travailleurs de plein air, les sportifs, les utilisateurs récréatifs)."
Brigitte Boonen, Expert UV & Behavior change, Fondation contre le Cancer ![]() Il est nécessaire d'élaborer de nouvelles stratégies de détection précoce du cancer de la peau, fondées sur les connaissances scientifiques les plus récentes et utilisant les nouvelles technologies".
Lieve Brochez, présidente de l'Association belge de dermato-oncologie, chef de la clinique de dermatologie, professeur à la faculté de médecine et des sciences de la santé de l'Université de Gand.
![]() "Nous avons fait d'énormes progrès dans le traitement du cancer avancé de la peau, et nous espérons pouvoir en faire encore plus. Mais malgré cela, nous perdons toujours plus de patients à cause du cancer de la peau métastatique que nous n'en guérissons. La prévention reste le message le plus important !"
Bart Neyns, chef du département d'oncologie médicale de l'UZ Brussel et professeur à la faculté de médecine de la VUB.
Télécharger le livre blanc 2021
Le livre blanc 2021 a été réalisé en collaboration avec la Fondation Registre du Cancer, qui est responsables de l'enregistrement de toutes les données sur les cancers en Belgique.
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