Une étude menée au Pays-Bas a montré que les mammographies de dépistage effectuées auprès des femmes de plus de 70 ans permettaient de découvrir 20 fois plus de petites tumeurs inoffensives que de lésions évoluant plus tard en cancer agressif. Souvent, des traitements lourds – tels que chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie – sont donc appliqués, alors qu’ils sont superflus et peuvent parfois provoquer des effets secondaires sérieux.
Sources :
Cette étude néerlandaise vient confirmer des directives publiées l’année dernière par le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE), et approuvées par la Fondation contre le Cancer : le dépistage systématique du cancer du sein après 70 ans n’est pas à conseiller. Un tel dépistage mené sur la population générale entraîne en effet un sur-diagnostic de tumeurs mammaires qui ne nécessitent pas de traitement. De plus, la découverte de ces tumeurs cause des angoisses et des inquiétudes inutiles, et entraîne des examens complémentaires et des traitements onéreux et superflus.
Un dépistage peut par contre être envisagé en cas de risque accru de cancer du sein. Celui-ci est principalement présent chez les femmes ayant déjà eu un cancer du sein, chez celles dont deux membres directs de la famille (mère, grand-mère, fille, tante) ont souffert de cette maladie ou, encore, chez celles dont un membre direct de la famille a eu un cancer du sein avant 40 ans. On retrouve également un risque plus élevé que la moyenne chez les femmes d’origine juive ashkénaze (car elles ont plus de risque d’être porteuses du gène BRCA1, un gène héréditaire lié au cancer du sein) et chez celles dont les seins sont très denses.
On ne peut que conseiller à ces femmes, qui présentent un risque accru de cancer du sein, de discuter de l’intérêt d’un dépistage avec leur médecin traitant.