18 janvier 2022 - L'enquête Tabac de la Fondation contre le Cancer évalue le comportement des Belges en matière de tabagisme et leur adhésion aux politiques antitabac. Les résultats de la nouvelle enquête montrent une diminution du nombre de fumeurs (24%) par rapport à 2020 (29%) et 2021 (27%), années où la crise Covid battait son plein. Il y a peu d'évolution dans le comportement de vapotage, mais on constate que le vapotage occasionnel est plus élevé à Bruxelles (9%) qu'en Flandre (2%) ou en Wallonie (3%). La Fondation contre le Cancer plaide pour que les médecins généralistes et les hôpitaux disposent de davantage de moyens pour aborder le sujet de l’abandon du tabac avec leur patients fumeurs. L'argent supplémentaire nécessaire à cet effet pourrait facilement être obtenu auprès des compagnies de tabac. 71% des Belges soutiennent déjà cette idée.
Le tabagisme a diminué chez les hommes (26% en 2022 contre 31% en 2021) mais les hommes sont toujours plus nombreux à fumer que les femmes (26% contre 23%). Le tabagisme est beaucoup plus élevé à Bruxelles qu'en Flandre et en Wallonie (36% contre 21% en Flandre et 27% en Wallonie). C’est au sein des classes socio-économiques les moins favorisées que l’on fume le plus (29%).
Le nombre d'usagers de la cigarette électronique est resté stable au cours des quatre dernières années. Mais on constate que le vapotage occasionnel est nettement plus élevé à Bruxelles qu'en Flandre ou en Wallonie. L’usage de la cigarette électronique n'est pas populaire chez les plus de 65 ans, mais il l'est dans la tranche d'âge 15-34 ans.
Comme il faudra compter avec le COVID-19 pendant encore un certain temps, il est donc plus important que jamais de concentrer tous les efforts sur le sevrage tabagique. Notre pays dispose de spécialistes du sevrage tabagique très bien formés, les tabacologues, mais on y a trop peu recours. C'est pourquoi nous demandons à nos gouvernements d'offrir aux médecins et aux hôpitaux davantage de soutien pour les patients fumeurs. Les médecins généralistes et les hôpitaux ne parviennent souvent pas à motiver suffisamment les fumeurs pour qu'ils arrêtent définitivement de fumer ou qu'ils demandent l'aide d'un tabacologue. Avec un soutien supplémentaire, ils pourraient se concentrer davantage sur ce point. Une admission à l'hôpital pourrait alors devenir un moment clé pour changer la donne pour un fumeur qui aurait ainsi l’occasion d’évoquer avec un spécialiste les freins qu’il ressent et qui l’empêchent d’abandonner définitivement la cigarette. Et le passage à l’hôpital serait un moment opportun pour lui donner toutes les chances de ne pas rechuter à la sortie.
Les efforts supplémentaires pour favoriser l’arrêt tabagique ont un coût. Alors comment résoudre ce problème en période de restrictions, d'inflation et de coûts énergétiques élevés, y compris pour les hôpitaux ? En fait, c'est assez simple. Pour Suzanne Gabriëls, experte en prévention du tabagisme à la Fondation contre le Cancer : "La solution idéale pourrait prendre la forme d’un accord interrégional entre les entités fédérées compétentes pour l’aide au sevrage tabagique. Cet accord définirait l’approche mise en œuvre par chacune des régions pour renforcer l’accompagnement au sevrage tabagique. Cette offre supplémentaire d’accompagnement au sevrage serait financée par une nouvelle contribution des cigarettiers qui devraient être amenés à débourser les fonds nécessaires."
Par ailleurs, la Fondation contre le Cancer rappelle qu’elle lancera bientôt la seconde édition de Buddy Deal, une campagne nationale visant à encourager les gens à arrêter de fumer en duo. L'objectif: ne pas fumer pendant un mois entier, avec le soutien d'un "buddy", pour finir par se débarrasser complètement de son addiction !