Témoignage: Jacqueline

Le diagnostic

« En septembre 2007, je me sentais ballonnée, essoufflée, fatiguée, malgré mes vacances qui venaient de se terminer. Mon médecin traitant ne trouvait pas ce que j’avais, j’ai donc consulté une spécialiste en gastro-entérologie. Elle a tout de suite pensé aux ovaires. Le diagnostic a ensuite été confirmé  par une échographie et un scan abdominal. J’ai été directement prise en charge par un oncologue, et j’ai débuté une chimio dès la semaine suivante. Quand la gastro-entérologue a déterminé que le problème venait sans doute des ovaires, ça a été un soulagement. Ça faisait trois semaines que je me demandais ce qu’il m’arrivait. C’est important de savoir ! Mais j’étais entrée pour une consultation en gastro-entérologie, et je ressortais avec un diagnostic de cancer. Pourtant, je n’ai pas pleuré. J’ai relevé la tête, et je me suis lancée dans les traitements, en commençant une chimiothérapie. »

Continuer à vivre

« Après le diagnostic, j’ai très vite été voir ma pharmacienne pour avoir des renseignements sur l’homéopathie. Cette méthode m’a beaucoup aidée durant les traitements, notamment durant les chutes de globules blancs ou rouges. L’homéopathie ne permet pas d’éviter ces chutes, mais elle m’aide à me sentir mieux dans ma peau. Elle m’aide à lutter contre les nausées et les vomissements dus aux traitements. Je peux poursuivre certaines activités, participer à des réunions, des fêtes... continuer à vivre, en fait.

J’ai aussi utilisé des Fleurs de Bach durant un moment, sur les conseils d’une psychothérapeute que je consulte en dehors de l’hôpital. Ce sont des préparations à base de fleurs, destinées à rétablir un équilibre émotionnel. Ça m’a aidée au début des traitements mais, ensuite, j’ai appris à accepter ma maladie, et je m’en suis passée. Le yoga, que je pratique grâce au programme Raviva (*) de la Fondation contre le Cancer, m’a aussi permis retrouver une certaine sérénité. »

Prendre soin de son corps… et de son esprit

« Les massages m’ont beaucoup aidée. La Clinique Sainte-Elisabeth à Namur, propose des séances aux patients. Le massage peut aider de différentes manières. Tout d’abord, ça fait un bien fou ! Ça aide à lâcher prise, à se détendre. Dans mon cas, les massages aux huiles permettent également de bien hydrater ma peau abîmée par la chimiothérapie.

C’est aussi à Sainte-Elisabeth que j’ai entamé la sophrologie. Cette méthode a pour but d’atteindre une meilleure conscience corporelle et mentale. Elle me permet de mieux supporter les traitements, en relativisant ma situation et en acceptant ma maladie. Je sais qu’elle aide aussi d’autres patients à surmonter le stress de se rendre à l’hôpital pour des soins, par exemple.

Je pratique également une séance de méditation toutes les semaines, depuis 18 mois. C’est vraiment agréable, et utile ! Grâce à la méditation, je peux garder mon calme, par exemple quand je vais en consultation. Je me concentre sur ma respiration, et j’arrive à m’isoler des conversations externes, à ne pas me poser trop de questions. Je prends les choses comme elles viennent. Et en consultation, ma tension est toujours à 13/8, même si j’ai dû patienter longtemps dans la salle d’attente !

Et puis je participe à des activités Raviva (*): yoga, gym, aquagym. Ce ne sont pas des médecines non conventionnelles à proprement parler, mais ces activités m’aident à lutter contre la fatigue, et à reprendre possession de mon corps. Lors du premier cours d’aquagym, je me suis d’abord dit que je n’étais pas capable de suivre le rythme. Et puis, au fil du temps, on retrouve sa forme. En plus, Raviva (*) permet d’être avec des copines ! Ça me fait sortir de chez moi, et ça évite l’isolement. »

Une consultation, c’est un dialogue

« J’ai abordé le sujet des médecines non conventionnelles avec mon oncologue dès le début ! Une consultation, c’est un dialogue : je fais confiance à l’oncologue, et réciproquement. Son seul commentaire a été de ne pas prendre de millepertuis, car il interfère de manière négative avec la chimiothérapie. »

Mon conseil

« Foncez ! Mais surtout, faites confiance à la médecine traditionnelle. Ne l’abandonnez pas ! Les médecines non conventionnelles sont une aide complémentaire : elles me font du bien. Je sais qu’il y a des sceptiques, mais moi, ça m’aide énormément. Je déconseille seulement l’utilisation d’internet pour trouver des informations. Il vaut mieux s’adresser directement à des personnes compétentes.

De manière plus générale, il faut profiter de la vie. Je me bouge, je ne pense pas négativement. Je suis en congé maladie de longue durée, mais je garde le contact avec le monde du travail. J’envoie de mes nouvelles à mes collègues, et je sais qu’ils se soucient de moi. Et puis mes frères et sœurs sont aussi présents. Je sais que si j’ai besoin d’aide, je peux compter sur eux. Sans oublier mes amis. »

Merci à Jacqueline pour son témoignage, publié dans notre magazine Cancerinfo de mars 2012.
Photo : Benjamin Brolet.

En savoir plus sur les médecines non conventionnelles en cas de cancer

(*Le programme 'Raviva' n'existe plus sous sa forme actuelle. Il est dès à présent remplacé par les Grants « Activité physique ». En créant les Grants « Activité physique », la Fondation contre le Cancer met des moyens financiers à la disposition de structures déjà établies afin qu’elles développent une prise en charge spécifique pour des personnes atteintes du cancer. La Fondation estime qu’à terme, les programmes d’activité physique devraient être intégrés dans le trajet de soins des patients.)