Apprendre que l’un de vos collaborateurs a un cancer peut vous laisser démuni. Vous ne savez que dire, que faire, ni quelle attitude adopter. Il est des situations où les mots semblent vains et où vous aurez l’impression que tout pourrait être mal interprété. En conséquence, certains d’entre vous pourraient avoir tendance à s’éloigner de la personne ou à éviter le contact.
Sachez que cette réaction est humaine. Toutefois, les personnes atteintes d’un cancer affirment dans leurs témoignages que le soutien de leur entourage est particulièrement bénéfique pour leur bien-être psychosocial et leur processus de guérison. Le sentiment de ne pas être seul, de pouvoir compter sur une aide pratique ou une oreille attentive et d’avoir une épaule sur laquelle se reposer est comme un phare au milieu de la tempête dans laquelle les plonge la maladie.
Avec l’allongement du temps de travail, nous sommes de plus en plus nombreux à rester en activité jusqu’à un âge plus avancé. Le nombre de personnes actives devant faire face à une maladie telle que le cancer augmente donc aussi, tout comme votre risque d’être confronté à l’absence de longue durée d’un collaborateur. Et ce n’est pas sans poser certaines difficultés.
La reprise du travail après un cancer est une expérience que chacun vit différemment. Et soyons honnêtes : ce n’est pas toujours simple non plus pour les employeurs... Une personne n’est pas l’autre ; chaque parcours est différent. Tout dépend du type de cancer et des traitements reçus, de la fonction qu’exerçait votre collaborateur avant sa maladie, de vous, de vos autres collaborateurs, etc. N’oubliez pas qu’en tant qu’employeur, vous aurez à faire preuve de tact et d’humanité, deux qualités dont ne s’embarrassent pas les procédures d’entreprises, généralement très directes et bien balisées.
Les aides structurelles pour les personnes qui souhaitent reprendre le travail pendant ou après leur traitement sont encore rares et les employeurs se trouvent souvent démunis face à l’ampleur du défi. Voici donc quelques conseils en matière de reprise du travail d’un collaborateur pendant ou après un cancer.
Pour votre collaborateur, sachez qu’une maladie comme le cancer est un véritable bouleversement. La maladie s’immisce dans sa vie quotidienne, et donc dans sa vie professionnelle. Si certains peuvent continuer à travailler à temps partiel, d’autres sont tenus d’interrompre le travail pendant une longue durée.
Le retour au travail est un moment clé dans la vie de votre collaborateur qui n’a souvent qu’une envie : se réinvestir à 100 % dans son travail et reprendre une « vie normale ». Mais dans cette volonté farouche, il se retrouve souvent très seul. À partir du moment où un travailleur reprend le travail (et nous nous plaçons ici du point de vue de l’employeur), tout le monde considère qu’il est remis sur pied et prêt à se « remettre en selle », comme avant. En réalité, c’est rarement le cas.
L’employeur doit être conscient qu’une maladie comme le cancer peut avoir des effets secondaires à long terme. Oui, le traitement est terminé, mais l’après-traitement est souvent plus difficile à gérer que le traitement même. Votre collaborateur peut, par exemple, ressentir une fatigue persistante, car son organisme a besoin de temps pour se réhabituer au rythme.
Il se peut aussi que la maladie l’ait beaucoup changé et que son ancien poste ne lui convienne plus du tout. En général, ce constat est aussi difficile pour le travailleur que pour l’employeur et peut entraîner des frictions de part et d’autre. Gardez à l’esprit que les personnes qui ont traversé l’épreuve d’un cancer ont souvent vu la mort de près. C’est une expérience dont personne ne sort indemne...
De plus, les convalescents se sentent généralement coupables de ne pas pouvoir se réinvestir à fond dans leur travail. Sachez que le retour au travail est un processus qui peut prendre jusqu’à un an. D’où l’importance, à nouveau, de communiquer ouvertement pour bien se comprendre, y compris dans les moments difficiles.
Chaque parcours étant différent et exigeant une bonne coordination entre les personnes concernées, il peut être intéressant pour l’employeur de faire appel à un coach.
L’absence soudaine et prolongée d’un travailleur n’est pas sans conséquence. Outre l’inquiétude que vous et vos collaborateurs éprouvez, ce départ implique souvent une charge de travail supplémentaire pour ceux qui restent. Il vous faudra décider d’engager ou non un remplaçant et trouver un tout nouvel équilibre jusqu’au jour où votre collaborateur annoncera qu’il souhaite reprendre le travail.
Dans un premier temps, il s’agira souvent d’une reprise à temps partiel. Car bien qu’ayant été déclaré guéri, votre collaborateur n’aura pas encore pleinement récupéré de son traitement et devra continuer à gérer certains effets secondaires, la fatigue... Il est possible que sa relation avec ses collègues soit devenue un peu plus délicate, voire maladroite. Même si cette situation peut sembler un peu inconfortable pour tout le monde, sachez que la reprise du travail a un impact positif sur l’équipe, même si votre collaborateur ne réintègre pas directement sa fonction à 100 %.
Pour communiquer avec un collaborateur atteint d’un cancer, contactez-le tout simplement et discutez en toute franchise. Même si cela peut sembler difficile, privilégier une communication ouverte jusqu’au moment où votre collaborateur reprendra le travail présente bien des avantages.
Si la communication avec votre collaborateur se révèle plus difficile que prévu ou si vous ne savez pas très bien comment aborder cette question, un coach pourra vous conseiller ou servir d’intermédiaire.